Suicide avant un procès devant les assises

Le "sniper" présumé de la prison de Varces a mis fin à ses jours à Lyon-Corbas.

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Procès du sniper de Varces : rappel des faits

Le procès du "sniper" de la maison d'arrêt de Varces s'ouvre ce vendredi 27 avril devant la cour d'assises de Lyon. C'était la première fois en France qu'un détenu était abattu depuis l'extérieur d'une prison. Cette affaire s'inscrit dans ce qu'on appelle la guerre de gangs de Grenoble.

Le "sniper" présumé de la prison de Varces s'est suicidé vendredi en détention, au matin de l'ouverture de son procès devant les assises du Rhône, à Lyon. Un suicide qui entraîne le renvoi de cette affaire inédite en France d'un assassinat de détenu par un tireur extérieur à "une session ultérieure".

Marcel Egea était accusé d'avoir abattu en septembre 2008 un détenu dans la cour de la prison iséroise de Varces. La cour d'assises devait aussi juger le commanditaire présumé de ce meurtre spectaculaire et deux autres prévenus. Le procès devait se tenir jusqu'au 16 mai.

En détention depuis son arrestation immédiatement après les faits, en septembre 2008, Marcel Egea s'est pendu dans sa cellule de la maison d'arrêt de Lyon-Corbas où il avait été placé à l'isolement. Une enquête sur les circonstances de sa mort est en cours.

>> Ci-contre la réaction des différents avocats
(extrait 12/13 Rhône-Alpes - 27/04/12)

>> Meurtre dans la cour de la prison de Varces - Le rappel des faits


Rappels des faits

Le 28 septembre 2008, peu avant 17h, Sghaïr Lamiri recevait cinq balles alors qu'il se trouvait dans la cour de promenade de la prison de Varces. Le détenu de 29 ans a été tué quasi immédiatement. Nordine Aguaguena, autre détenu qui s’était porté à son secours, a été grièvement blessé au poignet gauche. Les tirs provenaient d'un tireur embusqué, positionné sur une colline surplombant l'établissement pénitentiaire. Un quart d'heure après les faits, Marcel Egea, alors âgé de 58 ans, était arrêté sur une moto volée, repérée peu avant la fusillade par des gendarmes, qui avaient placé l'engin sous surveillance. L'homme portait sur lui un fusil de chasse à lunette dont le canon était encore chaud et était vêtu d'une tenue de camouflage. Il prétendait être venu cueillir des champignons. A son domicile, des munitions, des jumelles et un trépied pour arme longue avaient été retrouvés.

Nouvel épisode de la guerre des gangs

Sghaïr Lamiri purgeait une peine de huit années d'emprisonnement pour vols à main armée. Il était lié à l'un des clans s'affrontant dans des règlements de comptes sanglants dans l'agglomération grenobloise depuis plusieurs années. Son frère Lasaad Lamiri avait été tué en 2003. D'après des informateurs de la police, Sghaïr Lamiri était tenu pour responsable d'un guet-apens monté en avril 2007 en Isère, à Champagnier, dans lequel un homme était mort et un autre avait été blessé grièvement. Un certain Mourad Bouziane, 23 ans, en avait réchappé. Rapidement après la fusillade de Varces, des renseignements anonymes avaient désigné Bouziane comme étant le commanditaire de cette opération inédite. Des interceptions téléphoniques avaient également permis de faire le lien entre le jeune homme et Marcel Egea. Dans des conversations enregistrées au parloir, le tireur présumé évoquait aussi avec deux amis des remises d'argent par "Mourad" en paiement du meurtre. Placés en garde à vue, les deux amis avaient reconnu avoir servi d'intermédiaires.

 

Marcel Egea était accusé "d'association de malfaiteurs" et de "meurtre et tentative de meurtre en bande organisée en récidive légale", puisqu'il avait déjà été condamné en 1978 à 20 ans de réclusion criminelle pour tentative de meurtre lors d'un braquage. L'action publique le concernant est éteinte.

Mourad Bouziane est poursuivi pour "complicité". Les deux amis d'Egea ont été mis en examen notamment pour "recel du produit du crime de meurtre en bande organisée" et "remise illicite d'objets à détenu".

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