TGV Paris-Grenoble : Causes et conséquences

Après les incidents en chaîne qui ont ponctué la nuit des passagers du Paris-Grenoble-Avignon, la SNCF réagit.

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TGV Paris-Grenoble : Retour sur une galère

Certains ont passé plus de 12 heures dans la train, ceux qui ont regagné Grenoble, mais les naufragés du TGV Paris-Grenoble-Avignon étaient en fait 630. Ils se sont retrouvés bloqués sur les rails à la suite d'une panne de motorisation sans clim et sans eau.

Le TGV Paris-Grenoble-Avignon, qui a connu des perturbations ayant occasionné de forts retards dans la nuit du vendredi 29 à samedi 30 juin, a été "victime d'un rare incident technique", a indiqué la SNCF. En attendant, le ministre délégué aux transports demande des comptes.

Le ministre délégué aux Transports Frédéric Cuvillier a demandé samedi des explications à la SNCF, après la nuit de galère endurée par 630 passagers d'un TGV parti de Paris, dont certains ont mis douze heures pour arriver à Grenoble, en ce premier week-end de départs en vacances.

Dans un communiqué, M. Cuvillier demande au président de la SNCF Guillaume Pepy "de lui fournir des explications sur les incidents de cette nuit et de lui remettre un rapport dans les tout prochains jours".

Le nouveau ministre annonce qu'il recevra M. Pepy dès le 12 juillet, pour aborder "les actions évoquées par le rapport et les mesures plus générales que compte prendre la SNCF pour améliorer la qualité du service offert aux voyageurs".

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Les explications de la SNCF

"Une panne de motorisation a été à l'origine d'un retard important d'un train à grande vitesse dans la nuit du 29 au 30 juin", a précisé un porte-parole de la compagnie (En vidéo, l'interview de Philippe Tavernier au paragraphe suivant).

"Le train partant de Paris à 19H37 était composé d'une rame à destination de Lyon et Grenoble, avec 310 voyageurs, et d'une autre à destination d'Avignon, avec 320 voyageurs", ajoute la SNCF, qui explique que "le train s'est arrêté à 21H00 (...) à la suite d'un dispositif de sécurité alertant sur un échauffement, privant les motrices d'une partie de leur capacité de traction".

"Le déclenchement de ce dispositif d'alerte est un événement rare", a insisté la SNCF, et "les experts de l'entreprise recherchent activement la cause de cet incident", d'autant que "les deux rames étaient sorties d'une révision quelques heures avant leur mise en service".

"Comme tous les ans, la maintenance des trains fait l'objet d'un effort exceptionnel avant les grands départs en vacances", a rappelé la compagnie ferroviaire.

Plus de soixante cheminots ont été mobilisés "pour porter assistance aux voyageurs dans le train et dans les gares d'accueil, pour les orienter et pour distribuer des coffrets repas, des boissons, du café, des petits déjeuners", a-t-elle ajouté.

La rame où se trouvaient les voyageurs à destination de Grenoble a été "privée d'alimentation électrique, pendant un peu moins d'une heure", selon la SNCF. Celle-ci a dépêché une rame de secours depuis Lyon, pour y transborder les 630 voyageurs avec leurs bagages.

"Cette opération, commencée à minuit quinze, qui a été réalisée avec l'aide des agents de la voie, des contrôleurs, des conducteurs, des cheminots volontaires à bord et de pompiers, a pris une heure et demie, compte tenu des contraintes de sécurité".

Puis le périple a continué: "le train, après un arrêt à Mâcon pour avitaillement, est arrivé en gare de Lyon Perrache à 03H11 le matin" et "les clients à destination d'Avignon ont poursuivi leur trajet".

Mais "les grands travaux menés la nuit sur le réseau ferroviaire entre Lyon et Grenoble ont empêché les 180 personnes à destination de Grenoble de réaliser la fin de leur trajet. Elles ont été prises en charge en gare dans les meilleures conditions possibles, compte tenu des circonstances, et acheminées à leur destination, peu après 06H00, par un train spécialement affrété", a poursuivi la SNCF.

A Grenoble, les passagers étaient très attendus

Comme elle l'a déjà annoncé dans la matinée, la SNCF a décidé "immédiatement de rembourser intégralement le voyage de ses clients et de leur offrir de surcroît un aller et retour sur leur trajet".

Cet incident est arrivé un jour de grand départ pour les vacances d'été. La SNCF a tenu à préciser que "hormis cet événement, les premiers grands départs en vacances se déroulent dans de bonnes conditions".

De vendredi à dimanche, plus de 1,2 million de voyageurs se seront présentés dans les gares parisiennes et la SNCF aura fait circuler 2.400 TGV.

En vidéo, Philippe Tavernier de la SNCF

La CGT en profite pour alerter

AFP

La fédération CGT des cheminots a réclamé samedi, après l'incident du TGV Paris-Grenoble, un moratoire sur un projet de suppression de 620 emplois par la direction du matériel de la SNCF, estimant que les ateliers de maintenance travaillaient trop à flux tendus.

"Il va y avoir les grands départs en vacances et une utilisation massive du matériel, sauf qu'une telle utilisation, ça se prépare en amont par un entretien préventif qui aujourd'hui n'est pas fait comme il devrait l'être", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la fédération, Gilbert Garrel.

"La SNCF applique ce qu'on appelle la politique du risque et nous, nous estimons qu'en matière de service public on n'a pas le droit" de mener une telle politique, a-t-il poursuivi.

"Nous sommes en permanence sur le fil du rasoir et on se rend compte qu'au moindre incident, ce sont des conséquences en cascade qui sont importantes pour les voyageurs transportés", a estimé M. Garrel.

"En termes de répartition sur le territoire, nous n'avons pas des ateliers en capacité de réparer tous les matériels, du fait des phénomènes de restructuration et de spécialisation", a jugé le leader des cheminots CGT qui réclame un maintien des effectifs et le remplacement des départs à la retraite.

Le projet de réduction d'effectifs par la direction du matériel est inscrit dans son budget 2012. Les embauches, selon la CGT, ont été bloquées jusqu'en octobre.

"On va passer l'été avec des effectifs qui vont être a minima, parce que les départs en retraite, eux, continuent", a expliqué M. Garrel.

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