La famille d'un soldat tué demande le retrait des troupes au chef de l'Etat.
Soldats tués : Emoi à Varces (38)
24 heures aprsè l'assassinat des soldats français en Afghanistan, dans la petite ville de Varces, près de Grenoble, d'oùétaient originaires 3 des 4 soldats décédés, les familles des victimes sont désemparées
L'unité des soldats français frappée en Afghanistan par les tirs d'un soldat de l'armée afghane, est composé de militaires notamment issus du 93ème régiment d'infanterie de montagne de Varces (Isère). C'est la première fois que le 93ème Ram perd des hommes en Afghanistan . Des hommes qui auraient pu rentrer début février.
L'appel d'une famille :
La compagne et la soeur de l'un des quatre soldats tués vendredi en Afghanistan, qui appartenait au 93e Régiment d'artillerie de montagne de Varces (Isère), ont imploré dans les médias, le président Nicolas Sarkozy de retirer les troupes françaises encore sur place.
"Je voudrais lui (Nicolas Sarkozy, ndlr) demander de faire rentrer tous les soldats français encore présents en Afghanistan. Il ne peut pas les laisser là-bas. Nos militaires n'ont rien à y faire", a déclaré dimanche au Parisien Jessica Panchevre, compagne du brigadier-chef Geoffrey Baumela, qui devait revenir en France d'ici trois semaines.
"Ils n'ont qu'à laisser les Afghans se débrouiller entre eux. On y va pour les aider, former leurs militaires et finalement, cela se retourne contre nous. Il ne faut plus qu'il y ait de perte de soldats français là-bas", poursuit la jeune femme de 26 ans, qui a eu avec son compagnon une fille, âgée de 14 mois.
"Qu'ils reviennent tous auprès de leur famille (...). Qu'ils rendent les pères à leurs enfants, à ceux qui ont encore la chance d'avoir un père", a demandé la jeune femme sur Europe 1.
Alison, la soeur du militaire, a expliqué à RTL avoir un sentiment de "haine", notamment contre Nicolas Sarkozy qu'elle tient pour responsable du décès de son frère.
"Je veux lui dire qu'il enlève toutes les troupes et que c'est de sa faute si mon frère est décédé", a-t-elle dit.
L'appel du maire de Varces :
Attention aux enfants des militaires encore sur place !
Le maire de Varces, plaide pour un soutien psychologique dans les écoles où sont scolarisés les enfants des militaires encore sur place.
"Il va falloir veiller aux comportements des enfants dont le père est encore en Afghanistan et qui ont été perturbés par ce qui s'est passé. Nous serons très attentifs à eux", a déclaré Jean-Jacques Bellet, maire de cette commune de 6.600 habitants où est implantée depuis 40 ans la caserne du 93e Régiment d'artillerie de montagne (RAM).
"Beaucoup d'enfants de militaires sont scolarisés ici", a ajouté M. Bellet, qui ira lundi rencontrer les deux directeurs d'écoles de sa commune. Une centaine de militaires du 93e Ram sont toujours en Afghanistan, selon le maire.
"Forcément, les familles dont les militaires sont encore sur place sont inquiètes et se posent beaucoup de questions", a-t-il ajouté, décrivant une "ville abasourdie et très affectée par la nouvelle" de la mort de ces "Varçois à part entière".
Sur les quelque 1.500 militaires de la base, près de 200 résident à Varces selon le maire, les autres étant répartis sur les communes voisines.
Les trois tués de Varces sont l'adjudant-chef Fabien Willm, 43 ans, père d'un enfant, l'adjudant-chef Denis Estin, 45 ans, père de deux enfants, et le brigadier-chef Geoffrey Baumela, 27 ans, père d'un enfant. Le quatrième tué, le sergent-chef Svilen Simeonov, 34 ans, père d'un enfant, était quant à lui au 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol, dans le Vaucluse.
Voici leurs biographies rédigées par l'armée.
Le brigadier-chef Geoffrey BAUMELA
Agé de 27 ans, le brigadier-chef Geoffrey BAUMELA aura servi la France durant 5 ans.
Né le 29 novembre 1984 à Echirolles, il s’engage en septembre 2006 comme engagé volontaire de l’armée de Terre au sein du 93e Régiment d’artillerie de montagne. Mécanicien de grande valeur, intéressé et polyvalent, il gagne immédiatement la confiance de ses chefs.
Projeté en Guyane en 2008 au sein de la section maintenance, il est unanimement apprécié pour son dynamisme et sa disponibilité. Il est promu brigadier le 1er octobre.
Travailleur consciencieux et appliqué, acteur incontournable au sein de l’atelier roue, il montre, jour après jour, ses capacités à prendre des initiatives, ce qui lui permet d’être promu au grade de brigadier-chef le 1er octobre 2010. Technicien mécanicien de grande qualité et doué d’un potentiel indéniable, le brigadier-chef BAUMELA est alors promis à une carrière de sous-officier.
Présent en Afghanistan depuis septembre 2011 au sein d’une équipe OMLT, il est titulaire de la médaille de bronze de la défense nationale avec agrafe « troupes de montagne ».
Vivant en concubinage et père d’un enfant, le brigadier-chef Geoffrey BAUMELA a été tué dans l’accomplissement de sa mission au service de la France.
Biographie de l’adjudant-chef Denis ESTIN
Agé de 45 ans, l'adjudant-chef Denis ESTIN aura servi la France durant plus de 28 ans.
Né le 12 décembre 1966 à Douai, il s’engage le 6 novembre 1984 au titre du 35e Régiment d’artillerie parachutiste à Tarbes. Rapidement, il s’illustre comme un élément de très grande valeur. Il est nommé brigadier le 1er mai 1987.
Ses excellentes qualités humaines et professionnelles lui permettent d’intégrer l’Ecole nationale des sous-officiers d’active à Saint-Maixent. Il est nommé sergent le 1er juillet 1988.
Il est affecté le 3 octobre suivant au 34e Régiment d’artillerie à Mullheim en qualité d’adjoint au sous-officier transmissions, il se révèle d’emblée comme un élément indispensable pour son chef de section.
Le 1er septembre 1991, il rejoint le 3e Régiment d’artillerie à Mailly comme chef de station régimentaire. Sous-officier au comportement irréprochable, il obtient de très bons résultats.
Le 1er septembre 1993, il est affecté au 68e Régiment d’artillerie d’Afrique à La Valbonne, où il occupe la fonction de sous-officier transmissions d’unité élémentaire dans laquelle il excelle.
Il est promu maréchal des logis-chef le 1er juillet 1994 et il accède au corps des sous-officiers de carrière le 1er décembre 1995. Il est déclaré titulaire du brevet militaire professionnel du 2e degré le 1er janvier 1997.
Le 1er août 2000, il sert au 40e Régiment d’artillerie à Suippes en qualité de gestionnaire de réseaux radio puis technicien graphiste. Minutieux et compétent, il s’investit avec rigueur et dynamisme dans toutes les missions confiées. Il est promu adjudant le 1er avril 2004.
Le 1er août 2009, il est affecté au 93e Régiment d’artillerie de montagne à Varces en qualité d’adjoint à l’officier des systèmes d’information et de communications. Déterminé, il maîtrise tous les aspects de sa spécialité et s’affirme au quotidien par un remarquable état d’esprit. Il est promu adjudant-chef le 1er janvier 2011.
L’adjudant-chef ESTIN a effectué de nombreuses opérations extérieures et missions de courte durée au cours desquelles son abnégation et ses qualités humaines ont été remarquables : la République Centrafricaine en 1986 et 1994, le Tchad en 1996, la Martinique en 1999, la Bosnie/Croatie en 2005 et l’Afghanistan en 2004 et 2009.
Une nouvelle fois présent en Afghanistan depuis septembre 2011 au sein d’une équipe OMLT (Operational mentoring and liaison team, équipe de conseillers intégrée au sein d’un bataillon afghan), l’adjudant-chef ESTIN, ainsi que trois de ces camarades, a été tué lors d’un entraînement physique sur la base avancée de Gwan, dans le sud de la Kapisa, par un soldat de l’armée nationale afghane. Une quinzaine de soldats français blessés ont été immédiatement pris en charge. Le soldat afghan a été rapidement arrêté par l’élément d’alerte.
L’adjudant-chef ESTIN est titulaire de la médaille d’outre-mer avec agrafe « République Centrafricaine », de la médaille d’or de la défense nationale avec agrafes « artillerie » et « mission d’assistance extérieure » et de la médaille commémorative française avec agrafes « Afghanistan » et « ex-Yougoslavie ».
Marié et père de deux enfants, l’adjudant-chef Denis ESTIN a été tué dans l’accomplissement de sa mission au service de la France.
Biographie de l’adjudant-chef Fabien WILLM
Agé de 43 ans, l’adjudant-chef Fabien WILLM aura servi la France durant plus de 25 ans.
Né le 8 juillet 1968 à Strasbourg, il s’engage le 1er octobre 1986 en qualité d’élève sous-officier. Il obtient dès sa formation initiale des résultats très encourageants, qui lui valent une nomination au grade de sergent le 1er avril 1987.
Affecté en sortie d’école d’application d’artillerie, en avril 1987, au 93e Régiment d’artillerie de montagne, il débute sa carrière comme chef de pièce. Déterminé, d’une disponibilité sans faille, il s’adapte d’emblée dans ses nouvelles fonctions.
De 1989 à 1992, il est affecté successivement au Bataillon de soutien opérationnel, une nouvelle fois au 93e RAM puis au 60e Régiment d’artillerie. Il y acquiert de solides connaissances techniques et suscite l’émulation autour de lui.
Promu sergent-chef le 1er juillet 1992, il accède au corps des sous-officiers de carrière le 1er décembre de la même année. Il poursuit brillamment sa carrière en s’affirmant au quotidien par un remarquable état d’esprit et une haute conscience professionnelle.
Affecté au 68e Régiment d’artillerie d’Afrique à La Valbonne le 1er août 1994, ses qualités d’instructeur sont remarquées. Il obtient aisément le brevet militaire professionnel du 2e degré « artillerie sol-sol ».
Il rejoint en août 2001 le 8e Régiment d’artillerie à Commercy, où il occupe la fonction d’officier observateur dans laquelle il obtient les meilleurs résultats lors d’évaluations régimentaires. Il est promu au grade d’adjudant le 1er avril 2003.
A son retour au 93e RAM en août 2009, il occupe la fonction de technicien supérieur acquisition et est promu au grade d’adjudant-chef le 1er janvier 2011. Soucieux du détail, il se dépense sans compter dans la réalisation de chacune des missions qui lui sont confiées.
L’adjudant-chef WILLM a effectué de nombreuses opérations extérieures et missions de courte durée au cours desquelles son professionnalisme, ses savoir-faire et ses qualités humaines ont été remarqués : la République Centrafricaine en 1996, la Guyane en 1998, la Polynésie en 2000, le Tchad en 2003, la Bosnie/Croatie en 2004-2005, le Kosovo en 2006, la Côte d’Ivoire en 2007, puis l’Afghanistan en 2008 et en 2009-2010.
De nouveau présent en Afghanistan depuis septembre 2011 au sein d’une équipe OMLT (Operational mentoring and liaison team, équipe de conseillers intégrée au sein d’un bataillon afghan), l’adjudant-chef WILLM, ainsi que trois de ces camarades, a été tué lors d’un entraînement physique sur la base avancée de Gwan, dans le sud de la Kapisa, par un soldat de l’armée nationale afghane. Une quinzaine de soldats français blessés ont été immédiatement pris en charge. Le soldat afghan a été rapidement arrêté par les éléments d’alerte.
L’adjudant-chef WILLM est titulaire de deux citations à l’ordre de la brigade avec attribution de la croix de la valeur militaire, de la médaille d’outre-mer avec agrafes « République Centrafricaine », « Tchad » et « République de Côte d’Ivoire », de la médaille de la défense nationale échelon or avec agrafes « artillerie » et « mission d’assistance extérieure », de la médaille commémorative française avec agrafes « Ex-Yougoslavie » et « Afghanistan ».
Marié et père d’un enfant, l’adjudant-chef Fabien WILLM a été tué dans l’accomplissement de sa mission au service de la France.