Ce 9 mars, les trois tortionnaires ont été condamnés à des peines allant de 12 à 15 ans de réclusion criminelle.
03/2011 : 22 ans de prison pour les tortionnaires
En première instance, le 26 mars 2011, les trois tortionnaires présumés avaient écopé de la même peine : 22 ans de réclusion criminelle.
Jugés en appel devant les assises de Savoie pour avoir séquestré en 2008 quatre jeunes gens et torturé l'un d'entre eux, ils ont écopé de peines allégées par rapport au premier verdict. Abdelkader Bouhalloufa,le meneur présumé, a été condamné à 15 ans de prison et ses deux complices, Mehdi Bouteldja et Fatah Hchicha, à 12 ans d'emprisonnement.
Surnommés "les barbares du Chablais", du nom de la région savoyarde bordant le lac Léman, les trois accusés avaient été condamnés en première instance, en mars 2011, à 22 ans de prison. En appel, le parquet général avait réclamé 18 ans de réclusion à l'encontre de M. Bouhalloufa et des peines de 16 ans pour MM. Bouteldja et Hchicha.
L'ancienne compagne de Bouhalloufa, accusée notamment d'avoir profité des achats effectués avec les cartes bancaires volées, a été condamnée à trois ans de prison avec sursis. La jeune femme de 26 ans, qui répondait également de non-dénonciation de crime, avait été condamnée en première instance à quatre ans de prison dont deux avec sursis.
Les trois hommes comparaissaient à Chambéry pour avoir enlevé sur des parkings de stations-services et séquestré pendant plusieurs jours quatre jeunes d'une vingtaine d'années, entre octobre et novembre 2008, pour des motifs crapuleux.
Ils répondaient également d'actes de torture et de barbarie envers l'une des victimes. Durant cinq jours, Amine, un étudiant de 20 ans, avait été brûlé sur le corps à plusieurs reprises à l'aide d'une cigarette, violemment frappé, dépouillé de ses effets personnels et humilié.
"Dans tout ce qu'ils ont fait, je n'ai pas trouvé un gramme d'intelligence", avait déclaré à propos des accusés Me Bernard Ripert, l'avocat de Mehdi Bouteldja, s'interrogeant néanmoins sur "le manque de réaction" des victimes qui à plusieurs reprises "auraient pu s'échapper", avait-il relevé.
Lors de son enlèvement, Romain avait été emmené de "force" dans une boîte de nuit par ses agresseurs, qui l'avaient menacé de représailles s'il tentait de s'échapper, tandis que Jérémy avait été conduit dans un café.
"Cette peur sans doute paralysante générait leur passivité, leur quasi-acceptation qui a conduit leurs ravisseurs à poursuivre", avait plaidé Me Ripert, avant de demander que soit prononcée une peine maximum de 10 ans de prison à l'encontre de son client.
Les trois tortionnaires avaient finalement été arrêtés en novembre 2008 par les gendarmes dans un hôtel en Isère, leur dernière victime, Florian, étant retrouvée bâillonnée dans l'une des chambres.