Après la mise en examen de sa cliente, Me Levent Saban se dit satisfait de voir "la corruption passive" tomber dans ce dossier. Le magistrat qui a signifié la mise en examen n'a en effet retenu que la prise illégale d'intérêts. Pour Me Saban, le travail du procureur a été mené dans la précipitation.
Marie-Christine Tardy a donc été mise en examen mercredi 24 juillet pour prise illégale d'intérêts dans le cadre d'une enquête sur un "système" de rémunération au profit de son mari par le biais de programmes immobiliers. La maire UMP de Meylan a été placée sous contrôle judicidaire avec interdiction de rencontrer les protagonistes de l'affaire et caution de 20.000 euros. Le mari de Mme Tardy a, lui, été mis en examen pour recel de prise illégale d'intérêts, avec un contrôle judiciaire identique.
Les juges d'instruction n'ont donc pas retenu la "corruption passive" requise par le procureur à Grenoble Jean-Yves Coquillat. "C'est une manière d'acter que le travail du procureur a été mené dans la précipitation. On n'a pas pris le temps de l'analyse des faits", commente Me Levent Saban. "Le dossier a bien été désamorcé car il a été amputé d'une jambe. Et demain, il sera amputé d'une deuxième jambe".
Récit Philippe Perrot
Selon le procureur, l'enquête préliminaire ouverte en avril a mis au jour un "système" dans lequel "Mme Tardy choisissait des promoteurs immobiliers à qui elle faisait verser des subventions", officiellement pour qu'ils réalisent des logements sociaux. Mais en échange de ces subventions, le parquet estime que Mme Tardy "imposait en sous-traitant le cabinet d'architecte de son mari qui percevait des sommes conséquentes", a déclaré M. Coquillat lors d'un point presse. Le cabinet de M. Tardy "n'apparaissait en général nulle part dans aucune réunion, sur aucun document", a précisé le procureur. Rappelant que les époux Tardy bénéficiaient de la présomption d'innocence, le procureur a en outre souligné qu'ils niaient les faits "entièrement".