André et Alexandra, deux étudiants grenoblois, s'élanceront fin juin de Meylan pour un périple à vélo. De l'Isère jusqu'à la Grèce, à la rencontre de l'Histoire, 100 ans après le début de la Première Guerre Mondiale.
Reportage. Les Alpes, l'Italie, la côte Adriatique, les Balkans, Sarajevo, la Grèce... un beau périple de 3000 kilomètres à travers cette fameuse Europe, à feu et à sang il y a 100 ans. André Servy, 22 ans, et Alexandra Samouiller, 23 ans, ont ainsi choisi de passer leur vacances estudiantines à vélo sur les routes de l'Histoire. Après 8 mois de préparation minutieuse, ils s'élanceront de Meylan, près de Grenoble, le 28 juin prochain.
Intervenants: Alexandra, étudiante aux beaux-arts; André, étudiant en école de commerce
André et Alexandra emportent avec eux sur le vélo 45 kilos de matériel. Pour camper bien sûr, mais aussi de quoi "faire mémoire", caméra, appareil photo, carnet à dessin. Leur objectif: aller à la rencontre des habitants. Avec l'idée, peut-être, d'en faire un livre au retour.
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Alexandra et André racontent
L'idée du voyage a émergé l'été dernier en voyage en Italie, puis a mûri dès notre retour. On s'est dit qu'on allait repasser par là, mais autrement. Nous avons remarqué les cyclistes sur les bords des routes, les imposantes sacoches de chaque côté de leur monture et le regard droit devant. De la voiture, nous rêvions déjà, chacun à sa manière, en les dépassant. L'un se remémorait son voyage à vélo en solitaire de Grenoble à Cassis et l'autre les souvenirs de son enfance où le vélo était l'outil pour s'échapper du quartier familial.Quelques mois plus tard, nous étions sur les routes de l'Isère avec nos vélos équipés. La décision était prise: nous partirons ainsi sur les routes de l'Europe. Pour deux mois, nous savons que les choix de destination étaient restreints et que le climat nous contraignait à rester proche de la côte. On a choisi la Grèce et pour y parvenir, nous passons par la plaine du Pô en Italie du Nord. Après Triestre, c'est un petit bout de la Slovénie que nous traversons pour faire le plus gros morceau du voyage: la Croatie. Bien intégrée dans le paysage européen depuis une dizaine d'années, nous longeons la mer Adriatique pour pêcher et aborder ensuite Dubrovnik, capitale de l'histoire du pays. Après cette descendante nous remontons sur Sarajevo car là réside un des points clés du voyage dont s'extraie l'idée simpliste de "voyager pour occuper nos vacances d'étudiants".
2014 est l'année de la commémoration de la Grande Guerre dont les manuels d'Histoire ne cessent de citer depuis que nous sommes scolarisés. Au delà des images, écrits, témoignages, documentaires, nous recherchons plus de sens à "ce qui fait mémoire" de nos jours. Les monuments aux morts existent pour cela mais quand est-il dans l'esprit des populations au delà de nos frontières? Nous nous posons des questions simples et désirons pendant le voyage questionner sur cette commémoration au fur et à mesure de nos rencontres. Comment le pays fait mémoire de cet épisode tragique de l'histoire? Nous nous rendrons dans les lieux clés, tel que le pont où fut assassiné par le jeune Princip, l'archiduc et son épouse ou encore les traces physiques du front italien dans le paysage des Dolomites. Nous nous intéressons à l'Europe derrière cette idée de la commémoration et nous la ramenons à notre actualité. C'est en cela que nous poursuivons après la Bosnie Herzégovine vers le Monténégro, l'Albanie et enfin la Grèce.
C'est une insatiable curiosité qui nous dirigent vers les "pays dont on n'entend peu parler". Dans nos bagages, il y aura aussi des carnets pour écrire mais pour dessiner aussi. En étant dans un cursus artistique, restituer plastiquement ce que l'on vit est un moyen efficace pour transmettre à autrui nos découvertes et notre ressentis. Nous prendrons aussi des photos qui, une fois réunis à la fin du périple avec nos écris, va permettre de constituer un livre. Nous le promettons à nos proches, partenaires,...mais aussi pour garder une trace tangible de cette expérience. Quelque soit la forme que prendra l'ouvrage nous voulons le faire sans nous prétendre historien mais simplement comme des gens d'une vingtaine d'années qui sont curieux et qui ne craignent pas la réalité de la vie au delà des frontières de notre pays.