La secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes a qualifié ce mardi 28 janvier de "criminelles" les déclarations du délégué général du Conseil français du cultemusulman (CFCM), Abdallah Zekri, contre la jeune Mila, une lycéenne iséroise qui avait tenu des propos hostiles à l'islam dans une vidéo.
La secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a qualifié mardi de "criminelles" les déclarations du délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, contre la jeune Mila, une lycéenne qui avait tenu
des propos hostiles à l'islam dans une vidéo.
Le responsable de l'institution représentative des mosquées, tout en se disant "contre" le fait que cette adolescente de l'Isère ait été menacée de mort sur les réseaux sociaux, avait estimé vendredi: "Qui sème le vent récolte la tempête".
"Elle l'a cherché, elle assume. Les propos qu'elle a tenus, les insultes qu'elle a tenues, je ne peux pas les accepter", avait-il dit sur Sud Radio.
"Je trouve que ce sont des propos criminels, ce sont des propos coupables, et je me bats contre cette idée selon laquelle une femme, une jeune fille en l'occurrence mais qui que ce soit qui serait victime de violence, de cyberharcèlement, ce serait parce que cette personne l'aurait cherché", a réagi Marlène Schiappa mardi sur France Inter.
Ces mots sont "indignes d'un responsable, qui est un leader d'opinion et qui a une parole dans le débat public", a-t-elle poursuivi, rappelant que "s'adonner à du cyberharcèlement en meute" constitue "un délit".
Dans un message diffusé sur Twitter après les propos d'Abdallah Zekri, le nouveau président du CFCM, Mohammed Moussaoui, avait pour sa part souligné que "rien ne saurait justifier les menaces de mort à l'égard d'une personne".
"C'est la justice qui doit prononcer les sanctions prévues par la loi s'il y a provocation et incitation à la haine", avait-il ajouté.
Le parquet de Vienne (Isère) a ouvert deux enquêtes dans l'affaire de la jeune Mila, qui a dû être déscolarisée après un déferlement de menaces de mort.
L'une, "ouverte du chef de provocation à la haine raciale", a pour but "de vérifier si les propos tenus sur la vidéo diffusée" par la jeune fille "sont de nature à recouvrir une qualification pénale ou s'inscrivent dans la liberté d'expression reconnue à chacun".
L'autre, "ouverte du chef de menaces de mort, menace de commettre un crime, harcèlement" notamment, s'attache à retrouver et poursuivre les auteurs de ces faits "gravement attentatoires à l'intégrité" de l'adolescente, selon le parquet.