Bourg-d'Oisans rend hommage à Roger Canac, le guide qui a fait de la montagne son inspiration

Les obsèques de Roger Canac se sont déroulées mardi à Bourg-d'Oisans, en Isère. Ceux qui l'ont connu se souviennent d'un passionné de montagne, un "précurseur" dans bien des domaines.

Ecrivain, guide de haute montagne, ancien président du syndicat national des guides... C'est un passionné de montagne qui s'est éteint samedi, à l'âge de 92 ans. Roger Canac, habitant du Bourg-d'Oisans depuis une soixantaine d'années, avait fait de la montagne son métier et son inspiration. Enfant, fils de maçon, il gardait des brebis dans l'Aveyron.

A la Sorbonne, plus tard, il rencontrait son maître, le philosophe Bachelard. En Haute-Savoie, Roger Canac fonda une communauté agricole. Et dans le massif de l'Oisans, en Isère, il devint maître d'école et guide. Après un premier livre en 1968, le philosophe instituteur a multiplié les romans et les recueils de poésie.

Il créa aussi la première formation aux métiers de la montagne pour offrir un avenir aux jeunes du pays, comme Eric Durdan. "Roger, c'était un passionné de nature, c'était quelqu'un qui avait une connaissance de la botanique, de la minéralogie en particulier, se rappelle son ancien élève, aujourd'hui guide de haute montagne. Il nous faisait faire de la météorologie, de la nivologie. A l'époque, c'était un précurseur, il était en avance et je pense que tous les jeunes, tous les élèves qui sont passés entre ses mains, n'en sont pas ressortis intactes."

Ses obsèques se sont déroulées mardi 6 octobre au Bourg-d'Oisans. Lors de la messe, Eric Durdan lui a rendu hommage. "Apprendre à apprendre était ton secret pédagogique. Et puis toujours, le respect. Gare à celui qui ne respectait pas, c'était l'orage assuré, la douche froide, voire glaciaire", a-t-il relaté.
 


 

"Le plus grand titre de gloire, c'est d'être admis parmi ces gens de la montagne"


Roger Canac respectait la terre et ceux qui la font vivre, les paysans. Ceux d'en haut, les montagnards, qui survivent sur les pentes ingrates de la Meije qu'il aimait tant, qu'il surnommait "la grande dame". "C'est une cathédrale, c'est une vierge. En plus, elle vit avec le soleil, elle joue avec les nuages, elle porte des écharpes, elle est coquette", décrivait-il dans le documentaire "Roger Canac ou la montagne oubliée" tourné en juillet 2013.

Au pied de la Meije, à Saint-Christophe en Oisans, il venait souvent s'accouder au bar de la Cordée, chez Marie-Claude Turc. "C'est toujours quelqu'un qui est allé au bout de ses opinions. Il m'a beaucoup soutenue dans mon travail là-haut, beaucoup aidée par ce qu'il me disait, se souvient-elle. Parfois, il mettait même le poing sur le bar et il disait : 'Non, c'est pas comme ça, il fallait pas que tu fasse ça.' C'est quelqu'un que j'ai beaucoup écouté."

"Le plus grand titre de gloire, c'est d'être admis parmi ces gens de la montagne et c'est d'être respecté après les avoir beaucoup respecté, après les avoir beaucoup écouté", disait le montagnard. Roger Canac, c'était le piolet et la plume. Aujourd'hui, un homme libre, un sage, s'en est allé rejoindre les sommets.

 
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