À Saint-Quentin-Fallavier (Isère), 80 routiers ont organisé un barrage filtrant dans la zone industrielle, ce lundi 5 février. Seuls véhicules autorisés à rentrer dans cette zone ce jour : les automobilistes et chauffeurs français. Les transporteurs dénoncent la concurrence étrangère et une législation européenne de plus en plus contraignante.
À peine les agriculteurs ont-ils quitté le barrage de l'A43 qu'une nouvelle manifestation a éclaté à Saint-Quentin-Fallavier. Ce lundi 5 février au matin, 80 transporteurs et chauffeurs routiers se sont mobilisés dans la zone logistique de la commune du nord Isère. Dans le viseur des contestataires : la concurrence étrangère et la législation européenne, jugée de plus en plus oppressante.
Une concurrence étrangère déloyale
Sur les différents ronds-points, ils contrôlent la provenance des camions. Seuls les automobilistes et les chauffeurs français sont autorisés à passer.
"Ce qui pose problème, c'est qu'aujourd'hui, les camions étrangers restent en France pendant deux à trois mois et font les transports français, explique l'un d'entre eux. C'est de la concurrence déloyale. Sur des gens qui roulent à 0,70 euro le kilomètre, comment voulez-vous qu’on s’en sorte ? On n'a plus de boulot !"
Les manifestants accusent les sociétés étrangères de ne pas respecter la règle du cabotage. Quand une entreprise étrangère vient en France, elle peut enchaîner trois livraisons, puis elle doit revenir dans son pays.
Des restrictions de circulation sur l'autoroute ont été mises en place avec la fermeture de l'échangeur menant à la zone logistique, tout comme des déviations locales pour les véhicules légers et les poids lourds, a précisé la préfecture de l'Isère à l'AFP.
Apèrs lzs Agriculteurs, les routiers sont en colère:
— Caroline Laporte (@LaporteCaroli) February 5, 2024
Près de Lyon, les routiers bloquent la zone de Saint-Quentin-Fallavier pic.twitter.com/omXgV1z2Vk
Le porte-parole du collectif Groupement de Routiers Français (GRF), fondé en novembre, Kévin Amory a indiqué à l'AFP espérer obtenir "un rendez-vous avec un représentant du gouvernement en charge officielle de notre dossier".
D'autres "actions de filtrages rigoureux des zones logistiques" étaient organisées dans "cinq endroits stratégiques en France, notamment en Bretagne, aux environs de Lyon, à Paris, dans le Sud-Est et à Toulouse", ajoute Kévin Amory. La mobilisation pourrait être reconduite.