"C’est inhumain de faire une chose pareille" : des tombes tziganes profanées par des tags nazis, plusieurs associations portent plainte

À La Côte-Saint-André (Isère), sept tombes tziganes ont été profanées par des signes nazis le 22 novembre dernier. De tels actes se sont déjà produits à cinq reprises depuis 2019. Plusieurs associations, dont SOS Racisme, portent plainte.

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Une nouvelle série de profanations de tombes est venue secouer la communauté des gens du voyage de La Côte-Saint-André (Isère), le 22 novembre dernier. Au total, sept tombes funéraires ont été taguées avec des signes nazis. Sur plusieurs sépultures on peut voir des "SS", en référence à la Schutzstaffel, armée du régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.

Une multiplicité des faits 

Cette dégradation s’inscrit dans une série de profanations antitsiganistes et antisémites sur la commune de La Côté-Saint-André. Depuis 2019, les tombes de plusieurs familles tsiganes ont été profanées à cinq reprises. Des faits similaires se sont également produits dans la commune de Beaurepaire, à une vingtaine de kilomètres. 

Plusieurs plaintes ont été déposées par les familles et l’association nationale des gens du voyage citoyens (ANGVC). Elles auraient toutes étaient classées sans suite, selon elles. Dernièrement une nouvelle plainte a été émise par l’ANGVC et, le 5 décembre, l’association SOS Racisme a elle aussi entamé un recours en justice. 

Les familles touchées par ces attaques sont régulièrement les mêmes, comme l’explique William Acker, président de l’ANGVC : "Ils visent les tombes de personnes qui ont été victimes de persécutions pendant la guerre, ou qui ont été internées dans les camps". Des actes que les familles vivent très mal, comme en témoigne Tatiana Winterstein, déléguée de l’association dans la Drôme et en Isère, et dont la famille est directement concernée : "C’est inhumain de faire une chose pareille. C’est sacré pour nous les anciens."

Un sentiment d’abandon 

Après de multiples dépôts de plainte et avec la récurrence des faits, les familles se sentent abandonnées : "On a l’impression de ne pas être entendus. On aimerait être reconnus comme des humains à part entière. On a l’impression que c’est pris à la légère, qu’on n’est pas reconnus en tant que Français à part entière", se désole Tatiana Winterstein.

Pour essayer d’apaiser la situation, SOS Racisme Nord-Isère organise un événement, le 24 janvier 2025, pour rassembler familles et élus et leur permettre d'échanger sur cette problématique. De leurs côtés, les victimes espèrent être entendues et que des mesures soient prises dans les semaines à venir, avec notamment l’installation de caméras de vidéosurveillance pour tenter de découvrir qui pourrait être à l'origine des dégradations.

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