À Échirolles (Isère), les Restos du Cœur ne parviennent plus à faire face au nombre grandissant de bénéficiaires. L'établissement peine à trouver des bénévoles et subit de plein fouet le manque de moyens. La directrice du site a lancé un appel à l'aide.
En ce matin de septembre, Eric arrive avec des produits frais aux Restos du Cœur d’Échirolles (Isère), bien avant l’ouverture des portes aux bénéficiaires. “Mon rôle, c'est d'aller dans les supermarchés et de ramasser les produits qu'ils nous offrent. Ensuite, on fait un tri sur place. On revient au centre, on remet en rayon et on repart faire d’autres magasins."
En un an, le nombre de bénéficiaires a explosé. "En 2023 on accueillait 250 familles par semaine aujourd’hui, elles sont 650 à venir aux Restos du Cœur." Située aux abords du tram, cette antenne des Restos est essentielle pour les bénéficiaires habitant dans la zone.
"Il nous faudrait le double en bénévoles"
Mais avec le manque de bénévoles, le centre ne peut ouvrir que trois jours par semaine. Les locaux sont devenus trop exigus. "On n'y arrive plus. Il nous faudrait le double en bénévoles, il nous faudrait des locaux beaucoup plus grands, développe Nicole Dyck, responsable du centre d'Échirolles. Il n’y a pas que le fait de servir, mais aussi de tout trier, de pouvoir stocker."
“Dans le monde idéal, il faudrait pouvoir ouvrir un jour de plus. Il y a énormément de monde et ce n'est jamais très facile de faire attendre les gens, témoigne Brigitte Cotte, vice-présidente des Restos du Cœur de l'Isère. À l'extérieur, il n'y a pas d'abris. Dès qu'il peut, c'est une catastrophe."
Sans emploi et sans revenus, Isa se rend au centre une fois par semaine, pour nourrir sa famille. "On peut tomber facilement dans le besoin. Voilà un an que j'étais radiée de Pôle emploi. J'étais perdue, je ne savais pas où aller. J'ai touché le fond. Une personne m'a dirigée ici, je suis venue m’inscrire et ça m’a beaucoup aidée."
Dans les cinq centres des Restos du Cœur de l’agglomération grenobloise, 4 000 familles bénéficient d’une aide hebdomadaire. Sur les 10 000 bénéficiaires recensés, 600 sont des bébés.