"C'est une très bonne nouvelle" : un petit gypaète barbu est né dans une vallée reculée du parc des Écrins, une première depuis cent ans

Début avril, un petit gypaète barbu est né dans la vallée du Valgaudemar, a annoncé le parc national des Écrins le 11 avril. Cette espèce, rare et protégée à l'échelle nationale et européenne, ne s'était pas reproduite sur ce territoire depuis cent ans. Les spécialistes espèrent voir d'autres naissances dans les années à venir.

Ce n'était pas arrivé depuis cent ans. Un gypaéton barbu est né dans la vallée du Valgaudemar (Hautes-Alpes) début avril, a annoncé le parc national des Écrins, le 11 avril. "C'est une très bonne nouvelle, se réjouit Yoann Bunz, chargé de mission faune vertébrée au Parc. Cela veut dire que le territoire correspond parfaitement à l'espèce. On peut espérer de nouvelles naissances dans les années à venir."

"Nous sommes super contents", abonde Christian Couloumy, président de l’association Envergures alpines. Le collectif travaille en collaboration avec le parc, qui s'étend de l'Isère aux Hautes-Alpes, pour surveiller la population de cette espèce rare et protégée. "Il y a une centaine d'années, les gypaétons ont été persécutés par les collectionneurs qui les pourchassaient pour obtenir leurs œufs, et par les habitants des montagnes, par peur qu'ils emportent leurs bêtes et leurs enfants. Mais ça n'a pas de sens, cet oiseau n'est pas un prédateur."

80 couples dans les Alpes

En 1986, une équipe d’ornithologues et de chercheurs a lancé une procédure de réintroduction de l'espèce dans les Alpes. Au fil des années, leurs oisillons ont été relâchés "entre l'Autriche et la France", pour favoriser le retour de l'espèce sur ses terres. En 2023, on comptait ainsi 80 couples de gypaètes barbus installés dans toutes les Alpes, pour 50 nouveaux-nés.

Le Valgaudemar compte trois couples, et un duo de mâles. "L'espèce peut donner naissance à un petit par an, en théorie", souligne Yoann Bunz. Le gypaète est désormais protégé "à l'échelle européenne et nationale". "Il est extrêmement sensible au moment de la reproduction, entre novembre et août."

D'une envergure de 2,80 mètres, cet oiseau se nourrit principalement d'os, récupérés sur les carcasses délaissées par les charognards. C'est un touriste belge qui a mis les ornithologues sur la piste du couple nicheur, à l'été 2023.

Couver l'œuf "non-stop"

"Nos équipes les ont observés pendant plusieurs mois : ils ont fini par adopter un comportement territorial et chasser d'autres espèces, comme les vautours fauves ou les aigles royaux", explique Christian Couloumy. Durant plusieurs semaines, la femelle et le mâle se sont relayés "non-stop" pour couver l'œuf, jusqu'à l'éclosion le 3 avril.

"Pour l'instant, l'élevage consiste à nourrir l'oisillon avec des parties molles, puis des os. Le petit va se développer jusqu'à atteindre sa taille adulte et s'envoler à l'automne, poursuit le président de l'association. La famille entamera ensuite un périple aléatoire, soit vers le nord, soit vers le sud. L'espèce peut parfois s'en aller jusqu’en Hollande ou en Autriche."

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