Deux nouvelles plaintes ont été déposées par les opposants au projet de Center Parcs à Roybon. Mais le groupe Pierre et Vacances ne désarme pas et redit sa volonté de le mener à son terme.
Pierre et Vacances reste déterminé. Malgré les nombreux recours en justice déposés depuis 2007 par les opposants au projet de Center Parcs à Roybon (Isère), le groupe a réaffirmé sa volonté d'aller jusqu'au bout, vendredi 28 février.
"Le groupe maintient son intérêt pour le projet à Roybon", a indiqué à l'AFP Pierre et Vacances - Center Parcs (PVCP). L'annonce d'un plan de restructuration fin janvier, qui ne prévoyait "plus de Center Parcs en France", avait pu créer une confusion : le groupe va bien se concentrer sur l'Europe du Nord, mais n'abandonne pas les projets en cours. Celui de Beauziac et de Pindères (Lot-et-Garonne) doit ouvrir en 2021; ceux de Roybon, de Poligny (Jura) et du Rousset (Saône-et-Loire) sont contestés en justice ou combattus localement.
Deux nouvelles plaintes ont été déposées contre le projet isérois, localisé dans la forêt des Chambarans qui abrite une zone humide. Il est déjà bloqué pour des questions d'assainissement et de conformité à la loi sur l'eau. Et Pierre et Vacances a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur la définition à retenir pour une "zone humide", au coeur des débats.
"Le conseil d'État devrait se prononcer dans les prochaines semaines sur son renvoi au conseil Constitutionnel", a indiqué le groupe. De leur côté, les opposants continuent de chercher de nouveaux angles d'attaque, même indirects. L'association Chambaran sans Center Parcs et France nature environnement (FNE, ex-Frapna) Isère ont saisi le tribunal administratif de Grenoble pour faire annuler le schéma d'aménagement et de gestion des eaux validé par les préfets de l'Isère et de la Drôme.
"Développement à l'ancienne"
Ils déplorent un document "trop permissif", qualifié de "coquille vide" : un aquifère important situé sous la forêt des Chambarans est menacé par le projet, selon Stéphane Péron, porte-parole. Pour sa part, la conseillère régionale (EELV) Myriam Laïdouni-Denis, attaque devant le tribunal administratif le plan local d'urbanisme intercommunal (PLUI), adopté fin novembre.
Son recours est "focalisé sur l'orientation d'aménagement et de programmation (OAP) de Roybon, où le projet Center Parcs apparaît nommément" et sur "le non respect du PLUI avec le Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux Rhône-Méditerranée-Corse".
Par ailleurs, FNE Isère a introduit un recours gracieux auprès de la communauté de communes Bièvre-Isère pour lui demander de retirer son PLUI, doublé d'un référé auprès du préfet de l'Isère en charge du contrôle de légalité, a dit à l'AFP Francis Odier, son nouveau président.
"C'est un secteur qui continue un développement à l'ancienne avec de l'étalement urbain. Les grands objectifs de défense de l'environnement sont mentionnés, mais pas déclinés réglementairement", a regretté M. Odier.