Coronavirus : la CGT de STMicroelectronics alerte le préfet de l'Isère sur la mise en danger des salariés

La CGT réclame la "fermeture temporaire" de deux unités de production du fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics à Crolles (Isère), estimant que les risques de contamination au coronavirus ne sont "pas écartés" pour les salariés.
 

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La CGT de STMicroelectronics alerte le préfet de l’Isère et réclame la fermeture temporaire de deux unités de production du fabricant de semi-conducteurs à Crolles. Le syndicat estime que les risques de contamination au coronavirus ne sont pas écartés pour les salariés.

Le syndicat demande "la mise en sécurité qu'il convient pour un site Seveso seuil haut", écrivent David Majewski et Serge Sahaguian, respectivement trésorier et secrétaire de l'antenne CGT, dans un courrier adressé ce vendredi au préfet de l'Isère.

Courrier adressé au Préfet de l'Isère par la CGT de STMicroelectroniczs


Le 18 mars, la CGT a déclenché sur le site de Crolles une procédure de "danger grave et imminent" après avoir observé "une multitude de manquements de la part de la direction de ST à la sécurité" des salariés, intérimaires et sous-traitants.

La situation a fait l'objet depuis de deux rapports de l'inspection du travail, qui a estimé que "l'ensemble des moyens propres à diminuer au niveau le plus bas possible le risque de contamination n'ont pas été mis en oeuvre".
Le syndicat estime que "plus de 300 personnes peuvent être présentes en continu" sur le site "malgré le développement du télétravail", un chiffre qui ne comptabilise pas "le personnel des entreprises sous-traitantes, à l'accoutumée en nombre important", ajoute-t-il.

"À chaque changement d'équipe, 200 personnes se croisent dans les couloirs et les escaliers" du site où chaque équipe postée, "trois en semaine et deux les week-ends", est constituée d'environ 100 personnes par unité de fabrication.

La CGT y voit une violation de la législation en vigueur alors que "sauf erreur, STMicroelectronics ne dispose pas d'une dérogation du Préfet de l'Isère".

Ses deux représentants avancent qu'en dépit de "l'instauration de mesures barrières complémentaires", "53 cas suspects de contamination au Covid-19" ont été recensés à Crolles, où 4.200 salariés sont employés au total.

De son côté, la direction de l'entreprise affirme mettre "tout en oeuvre" pour protéger ses employés en "concertation" avec "les instances représentatives du personnel", au travers de "très nombreuses mesures concrètes" - une trentaine au total - allant de la "généralisation du travail à distance" à la réduction des équipes de production "jusqu'à 50%".

Le port du masque est également "obligatoire sur tout le site, ainsi que la prise de température, qui est systématique avant l'entrée", fait-elle par ailleurs valoir.

Dans un courrier adressé le 6 avril au syndicat, le préfet de l'Isère, Lionel Beffre, a indiqué avoir saisi la Direction régionale des entreprises, de la concurrence et de la consommation (Direccte) pour "étudier [les] préoccupations" de la CGT "avec une grande attention".




 
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