Ils ne sont pas encore applaudis chaque soir comme les soignants mais à Voiron, en Isère, la population semble soutenir les policiers chargés de faire appliquer le confinement. Les cadeaux affluent depuis quelques jours au commissariat.
Ce n'est pas le même contexte que lors des attentats de 2015, mais incontestablement, les forces de l'ordre semblent à nouveau voir leur capital sympathie augmenter, alors que le pays est confronté à sa plus grave crise sanitaire depuis un siècle. A Voiron, la police a reçu de nombreux cadeaux de la part des commerçants.
"On a reçu une centaine de plaquettes de chocolat, ça fait deux plaquettes par personne" se réjouit le commandant Le Bourdonnec, qui dirige le commissariat de Voiron. C'est le prestigieux chocolatier Bonnat qui a offert les confiseries aux policiers pour les remercier en ces temps d'épidémie.
Mais il n'y en a pas que pour le palais, plusieurs autres entreprises ont expédié d'autres cadeaux qui ne se dégustent pas. Deux enseignes de bricolage ont ainsi fait don de masques et de combinaisons de protections destinées en temps normal aux peintres en bâtiment. Et puis, plus surprenant, l'entreprise Chartreuse, qui produit la célèbre liqueur a offert une centaine de petites fioles... remplies de gel hydroalcoolique.
Elles jouaient à la pétanque en buvant des bières
Toutes ces attentions, "ça fait chaud au coeur", explique le commandant Le Bourdonnec. Faut-il y voir un changement durable dans la façon dont les forces de l'ordre sont perçues ? Les policiers avaient été applaudis et largement soutenus après les attentats de 2015, et puis tout avait changé ensuite...
Depuis le début du confinement en tout cas, la population semble bien respecter les consignes se félicite le patron du commissariat de Voiron. A part peut-être quelques récalcitrants : "Ce sont toujours les mêmes, on les connaît habituellement pour d'autres infractions". Et puis, il y a aussi ceux qui sont "dans la provocation" poursuit-il. "Hier, on a verbalisé cinq personnes qui jouaient à la pétanque en buvant des bières". Pour le reste, les habitants se plient volontiers aux contrôles et encouragent souvent les forces de l'ordre.
La délinquance a baissé dans le même temps. "On a divisé par deux le nombre de nos interventions". Moins de cambriolages ainsi parce que "les gens sont chez eux". La plupart des appels au commissariat concernent désormais le confinement. "Les gens veulent savoir par exemple s'ils peuvent sortir et dans quelles conditions".