Après un été marqué par de très fortes chaleurs, le parc national des Ecrins alerte sur la situation du glacier Blanc qui pourrait disparaître d'ici une trentaine d'années.
Les chiffres sont alarmants. L'état du glacier Blanc, situé dans le massif des Ecrins à cheval sur les départements de l'Isère et des Hautes-Alpes, s'est rapidement détérioré ces derniers mois, après un été marqué par la sécheresse et des épisodes caniculaires.
Le glacier Blanc est un lieu emblématique du parc national des Ecrins. Son front se situe à 2 300 mètres d'altitude et prend sa source aux alentours de 4 000 m, au pied de la Barre des Ecrins.
Selon les derniers relevés réalisés par le Parc national et l'Inrae (Institut national de la recherche agronomique basé à Grenoble), entre début juin et début août, le plus grand glacier des Ecrins a battu trois tristes records détenus depuis 23 ans : le plus faible enneigement enregistré sur un hiver, la plus forte fonte estivale et le bilan annuel le plus déficitaire.
Le glacier Blanc a ainsi perdu 8 centimètres par jour à 2 900 mètres d'altitude. Soit presque 5 mètres entre juin et août. Autre chiffre marquant : le glacier a perdu, en une seule année, environ 3 à 4 % de son épaisseur moyenne. A ce rythme, il pourrait disparaître d'ici une trentaine d'années.
Même sort pour les autres glaciers alpins
La situation du glacier Blanc n'est pas sans rappeler celle de la Mer de Glace, au-dessus de Chamonix, ou celles des glaciers suisses. Sur la dernière année, les glaciers helvétiques ont perdu, en moyenne, 6 % de leur volume total. Soit 3 km cubes de glace, selon la Commission d'experts réseau de mesures cryosphère de l'Académie suisse des sciences naturelles.
Alors qu'ils ont perdu 50 % de leur volume entre 1931 et 2016, il ne leur a fallu que six ans seulement - entre 2016 et 2022 - pour en perdre 12 %, selon Glamos, le réseau suisse des relevés glaciologiques.