Victimes du réchauffement climatique, les stations de ski suisses doivent faire face à une diminution du manteau neigeux en basse et moyenne altitude. Comme en France, certains domaines doivent déjà trouver des solutions pour maintenir une activité touristique.
L'association des remontées mécaniques suisses s'attend à une nette diminution du manteau neigeux d'ici 2050 et se met en quête de solutions face au réchauffement climatique qui menace la pérennité des stations de ski les moins élevées.
À l'approche de la saison des sports d'hiver, cette organisation professionnelle qui représente 350 entreprises de remontées mécaniques dans le pays alpin a publié, mercredi 13 novembre, une fiche d'information qui fait le point sur les scénarios climatiques.
En Suisse, les températures hivernales ont augmenté "d'environ 2,4 °C depuis le début des mesures en 1864" et "un réchauffement supplémentaire d'environ 1 °C, avec une marge de plus ou moins 0,5 °C" est encore attendu d'ici 2050, selon cette étude élaborée par Reto Knutti, professeur à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, en partenariat avec Météosuisse et l'Institut pour l'étude la neige et des avalanches.
Vers des solutions "en dehors des pistes" ?
"En conséquence, l'isotherme du zéro degré [l'altitude minimale à laquelle il fait zéro degré, NDLR] a augmenté d'environ 300-400 mètres depuis 1960 et augmentera encore d'environ 300 mètres d'ici à 2050". La couverture neigeuse naturelle, déjà déclinante, devrait encore diminuer "de 10 % à 30 %" à cette échéance, selon leurs travaux.
Le changement climatique va toucher en particulier les stations de basse et moyenne altitude, non seulement parce que l'enneigement naturel va y diminuer, mais aussi parce que les possibilités d'enneigement artificiel à moins de 1 500 mètres se réduisent fortement en raison de l'augmentation des températures, préviennent-ils.
La situation va "devenir plus difficile pour les régions de sport d'hiver en dessous de 1 500 mètres", a relevé Berno Stoffel, le directeur de l'association des remontées mécaniques suisses, dans un entretien avec le quotidien NZZ.
Les possibilités d'enneigement technique peuvent varier d'une région à l'autre mais à l'avenir, il faudra faire "300 mètres plus haut ce qui fonctionne aujourd'hui", a-t-il expliqué. À court terme, les stations de basse et moyenne altitude s'adaptent en élargissent leur offre "en dehors des pistes", avec des activités comme "le golf d'hiver" ou "le snowkite" ou encore "renforçant leur offre en été", a-t-il cité en exemple.
Les glaciers suisses en recul
Mais l'association lance également un projet avec d'autres acteurs du secteur, dont Suisse Tourisme, afin d'évaluer les solutions à long terme. Les conclusions de ce projet, qui "doit fournir une boussole pour les sports de neige" sont attendues pour l'été 2025.
La Suisse, dont une importante part de son économie touristique repose sur les stations de ski, surveille de près les conséquences du réchauffement climatique. Les glaciers nationaux sont en net recul depuis des années. Malgré un hiver neigeux en 2024, les glaciers suisses ont perdu 2,4 % de leur volume total, selon une étude du réseau des relevés glaciologiques (Glamos).