Contre la menace de fermeture qui pèse sur la ligne ferroviaire Gap-Grenoble, le collectif L'Etoile ferroviaire de Veynes ne lâche rien. Ce samedi 2 mars, ils bloquaient un rond-point du Vercors pour défendre leur ligne. Gilets jaunes, roses et écharpes tricolores protestaient main dans la main.
Un mélange de couleurs pour mieux porter celles d'un combat qui dure depuis deux ans...Cet après-midi, sur le rond-point du Fau, à Monestier-de-Clermont (Isère) les gilets étaient jaunes pour certains, roses pour d'autres, et les élus portaient leur écharpe tricolore. Pour la plupart issus de communes du Trièves, dans le Vercors, les membres du collectif l'étoile de Veynes - du nom de la gare de laquelle partent plusieurs petites lignes de TER - sont venus défendre le maintien de la liaison ferroviaire entre Grenoble et Gap.
Début de manifestation en soutien à ligne #Grenoble #Gap. Pour la vitalité des territoires et un développement plus soutenable pic.twitter.com/A0jrJvG7Q2
— Etoile Ferroviaire de Veynes (@etoileFVeynes) March 2, 2019
Décision du gouvernement ce mois-ci
Leur méthode, les automobilistes la connaissent déjà : bloquer le rond-point, ralentir la circulation. L'objectif : "faire pression sur l’État concernant les travaux de la ligne Gap-Veynes-Grenoble", explique un communiqué du collectif. Car le gouvernement doit se prononcer ce mois-ci sur le financement des opérations sur la ligne - travaux estimés à 50 millions d'euros en 2017.Fin mars, l'Etat doit se prononcer sur le maintien de quelques dizaines de lignes en France, ces TER du quotidien jugés peu rentables... Car fin 2020, SNCF Réseau l'a annoncé, les trains vétustes seront arrêtés. Certains ne seront pas rénovés.
Pour prendre sa décision, le ministère des transports a mandaté un préfet chargé du dossier, qui doit identifier quelles seront les régions prioritaires. Il s'appuiera notamment sur les études de fréquentation existantes...Pour Lionel Perrin, pas question de classer la liaison Grenoble-Veynes-Gap parmi les petites lignes. "Mille personnes l'empruntent par jour. Ce serait beaucoup plus si le service fonctionnait mieux". Sous-entretenue, multiplication des retards... la crainte est que les voyageurs, pourtant très attachés à cette ligne, abandonnent aussi et boudent le train pour la voiture.
Les collectivités se sont déjà engagées
Le Grenoble-Gap, c'est en fait la très belle ligne des Alpes, qui reliait historiquement Marseille à Grenoble. Au fil du temps, elle a été morcelée, puis négligée...Aujourd'hui les Régions AURA et PACA, le département de l'Isère et la Métro sont prêts à financer sa rénovation... Ne manque que l'Etat."On promeut les mobilités douces, le développement des transports en commun... Or, le ferrovaire occupe une place importante dans le maillage de l'agglomération et des régions voisines, souligne Alan Confesson, conseiller RCGE (Parti de Gauche) et membre du syndicat mixte des transports à la Métro. Il faut absolument maintenir cette ligne : elle est fondamentale et structurante."
Ce jour-là, les manifestants sont repartis en voiture, car en cette période de vacances, les trains étaient au complet au départ de Grenoble... Un comble, pour une ligne appelée peut-être à disparaître.
Le reportage de Céline Aubert-Egret et Dominique Semet :