Dons de congés aux soignants : "Nous ne voulons pas la charité mais des budgets" réagit la CGT Santé Isère

Les réactions sont mitigées après la proposition d'une centaine de députés d'autoriser les salariés à donner des congés payés aux soignants confrontés au Coronavirus. La CGT Santé refuse "la charité" et réclame des budgets pour l'Hôpital public.

Selon un courrier qu'a pu consulter mardi 12 mai l'AFP, l'Agence France Presse, des députés LREM veulent autoriser les salariés qui le souhaitent à faire don d'une partie de leurs congés payés aux soignants qui luttent contre le Coronavirus.

"Nous le savons, notre système de santé tient, car nos soignants tiennent bons" écrit dans un communiqué le député de l'Isère Jean-Charles Colas Roy qui figure parmi les 100 signataires de cette lettre adressée à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.
"Les français expriment chaque jour leur reconnaissance à 20h et en tant que parlementaires, nous souhaitons concrétiser cette expression de fraternité".
 

Un redistribution sous forme de chèques vacances


Ces jours de congés ainsi récupérés, uniquement sur acte de volontariat, pourraient constituer une somme qui serait redistribuée sous forme de chèque vacances. "Si chacun des 23 millions de salariés en France donnait juste un jour de congé ou de RTT, cela équivaudrait à 2 milliards d'euros à dépenser dans notre économie locale et nationale, en particulier dans le secteur touristique" ajoute le député de la 2e circonscription de l'Isère.

Interrogée à l'Assemblée lors de la séance de questions au gouvernement, Muriel Pénicaud a jugé la proposition "très intéressante". Le gouvernement la "soutient pleinement" a-t-elle dit. "Il faut définir les modalités de conversion des jours de repos", a-t-elle ajouté. "Cela soulève tout une série de questions", a-t-elle encore déclaré, se montrant favorable à "le coupler avec les chèques vacances".
 

"De la charité" pour la CGT qui réclame des budgets pour l'hôpital public


Contactée, la CGT Santé Isère réagit vivement à ce qu'elle considère comme de la charité. "On se moque de nous" s'insurge son secrétaire départemental Damien Bagnis. "Ce que l'on demande, ce sont des budgets pour que l'hôpital public puisse fonctionner et une augmentation de notre point d'indice qui n'a pas bougé depuis 10 ans, et cela pour tout le personnel hospitalier mais aussi celui de l'action sociale".

Hier, mercredi 13 mai, un collectif inter-hôpitaux a également fait part de son sentiment, mitigé, sur cette proposition des députés LREM. "Pas mal de personnes vont être à la fois touchées et choquées", a expliqué à France Info Agnès Hartemann, cheffe du service de diabétologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. "On aimerait que tous les métiers de l'hôpital soient reconnus. On attend toujours désespérément l'annonce de la mise à niveau des salaires", insiste Agnès Hartemann. Elle pointe le fait qu'il "va y avoir aussi beaucoup d'autres salariés que ceux de l'hôpital en difficulté sur le plan social".

 
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