Fête, dénivelé brutal... après deux ans de Covid, le grand retour des derbys de ski hors-piste

De nombreux derbys de ski hors-piste sont programmés en ce début de printemps 2022. Après deux ans d'annulation à cause du Covid-19, les courses de ski freeride sont de retour pour le plus grand plaisir des passionnés.

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Loin de l'essor du ski de randonnée qui séduit de plus en plus de skieurs désireux de découvrir les grands espaces de la montagne en dehors des domaines balisés, les derbys ressemblent à un secret bien caché sur lequel veillent jalousement les habitants des massifs. 

Peu connu du grand public, le derby de ski hors-piste est pourtant spectaculaire. Le concept est simple : les snowboardeurs ou skieurs doivent descendre le plus rapidement possible un énorme dénivelé en hors-piste. Le départ se fait soit en ligne, soit en contre-la-montre. Le plus connu est celui de La Meije, dont l'édition 2022 se tiendra le 2 avril prochain. 

"Les derbys, il y a en toujours eu dans les stations"

L'existence des derbys a précédé l'essor du freeride, qui s'est développé sur le modèle de la coupe du monde de ski alpin. "C'est une discipline plus ancienne que le ski de randonnée en terme de popularité", estime Maxime Brenckle, président de l'association de pisteurs-secouristes de l'Oisans qui organise le Derby du loup à la station de l'Alpe d'Huez.  "Les derbys, il y a en toujours eu dans les stations", abonde Yann Picot, le président du Trophée des derbys. Un circuit amateur qui rassemble les principaux derbys qui se déroulent dans les Alpes et les Pyrénées. 

Mais le Covid-19 a fragilisé ces événements assez confidentiels et souvent organisés par des bénévoles. "Il y a eu deux années blanches et cette année 2022 pas mal d'organisateurs n'ont pas voulu réorganiser un événement à cause de l'incertitude", soupire Yann Picot. Il a lui-même renoncé à organiser le Derby des étoiles filantes, qui se tient habituellement en janvier en Haute-Savoie à cause des restrictions sanitaires qui pesaient sur le bon déroulé du concert qui se tient en marge de la course. 

Cinq minutes pour descendre 1 500 mètres de dénivelé en hors-piste

L'ADN des derbys est en effet un parfait mélange de fête et de performance. Dans leur cahier des charges, les organisateurs du Trophée des derbys font de l'ambiance festive qui entoure la course un maillon indispensable. Le Derby du loup qui se tient ce samedi 26 mars s'achève ainsi sur une soirée concert avec le DJ Serge Turbo Dancing et le groupe de pop-rock Lazy Moon. 

Et sur la ligne de départ, les skieurs déguisés côtoient les meilleurs descendeurs locaux qui viennent pour décrocher la victoire. Sur les 1500 mètres de dénivelé du Derby du loup, les meilleurs arrivent en bas en cinq grosses minutes, quand les derniers vont mettre 20 minutes à boucler le parcours. "Il y a beaucoup de locaux parmi les concurrents, des professeurs de ski et des "derbistes" qui viennent pour claquer un chrono, mais aussi des gens qui s'inscrivent entre potes pour le côte festif", décrit  Maxime Brenckle. 

Le parcours du Derby loup colle aux attentes de ces différents publics. La course se déroule sur l'itinéraire hors-piste le plus populaire de la station qui est "assez accessible, même s'il s'agit d'un itinéraire hors-piste d'envergure", précise l'organisateur. 

"Il faut avoir de la cuisse pour dompter les passages dans les bosses"

À l'Alpe d'Huez, une petite centaine de participants est attendue. En Savoie, sur la station d'Arêches-Beaufort, un derby se tiendra également ce samedi 26 mars. En comparaison, le derby de la Meije, qui est de loin le plus couru dans les Alpes, rassemble autour de 800 participants. Florent Signifredi est l'organisateur du derby d'Arêches-Beaufort qui sera couplé au festival de musique électro Alta. Il attend une cinquantaine de participants sur la ligne de départ.

Le point fort du derby d'Arêches-Beaufort ? Les participants partent tous en même temps. Un format mass-start toujours spectaculaire. "Il y avait une dimension plus freeride les années précédentes, et là c'est le retour à un départ en ligne, qui a un côté plus spectaculaire", juge  Florent Signifredi. Au programme : une descente de 1 000 mètres de dénivelé, de la pointe de la Grande combe au village du Planey. "Il faut avoir de la cuisse pour dompter les passages dans les bosses", rigole l'organisateur. Il faut aussi avoir un appétit pour la fête : le dossard donne accès à la soirée concert du samedi soir à Arêches. C'est ça l'esprit des derbys. 

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