A Grenoble, environ 850 personnes ont manifesté ce lundi 12 novembre 2018 contre les suppressions de postes dans l'éducation nationale. Les manifestants dénoncent le risque d'une école "à 2 vitesses".
Cours supprimés et défilés, à Grenoble, comme dans la plupart des grandes villes de France, les enseignants en colère ont manifesté ce lundi 12 novembre 2018 contre les suppressions de postes annoncées dans l'Education . Environ 850 personnes ont défilé dans la capitale des Alpes.
Le cortège est parti de la Préfecture de l'Isère situé place de Verdun pour emprunter les principales artères de la ville et terminer place Bir-Hakeim, devant le rectorat. Selon la police, environ 850 enseignants ont ainsi défilé sous les bannières du Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire et du SNES-FSU, premier syndicat dans le secondaire.
Priorité au primaire
Le budget 2019, dont le volet Education nationale sera discuté en session plénière demain, mardi13 novembre 2018, à l'Assemblée nationale, prévoit de supprimer 2.650 postes dans les collèges et lycées publics, 550 dans le privé, 400 dans l'administration. Quelque 1.800 postes seront créés au primaire, en vertu de "la priorité au primaire" voulue par Jean-Michel Blanquer.
Les syndicats ne comprennent pas ces réductions d'effectifs, au regard de la poussée démographique attendue en collèges et lycées. L'agence des statistiques du ministère de l'Éducation prévoit en effet une hausse de 40.000 élèves à chaque rentrée entre 2019 et 2021 dans le secondaire. Le nombre des suppressions peut paraître faible par rapport à la totalité des agents de l'Education nationale (environ un million), mais les syndicats s'attendent à ce qu'elles soient suivies d'autres baisses d'effectifs.
Les premiers de cordée... et les autres
Ce que craignent les enseignants, comme Julien, professeur de physique-chimie rencontré dans la manifestation de Grenoble, c'est une "école à 2 vitesses". "Les suppressions de postes, c'est juste hallucinant, on va perdre des classes" explique-t-il. Selon lui, il risque d'y avoir une école "pour les premiers de cordée, une élite, avec un accès plein à la culture" et une autre pour "les laissés pour compte, qui sont destinés à des Métiers manuels".
Autre crainte, pour cet enseignant du lycée professionnel Roger Déchaux, à Sassenage, le bac professionnel qui doit être réformé. Les élèves devraient ainsi partir en alternance dès la première. "On va en faire des manouvriers" , avec "une employabilité très rapide mais une baisse de la formation générale avec une suppression de la valeur nationale du diplôme".