L'annonce du PDG américain angoisse les salariés de General Electric Grenoble

Les salariés isérois de General Electric (Alstom Hydro) sont de plus en plus inquiets. Ce 13 novembre, le PDG américain du groupe a annoncé un nouveau plan d'économies encore plus drastique. Au moment même où Bercy reçoit une délégation grenobloise. 

Ils sont de nouveau en grève, les salariés de General Electric Grenoble (Alstom Hydro). La venue de leur PDG français Yves Rannou, le 8 novembre dernier, aurait pu les calmer. Bien au contraire, elle a re-motivé les résignés.

Pour le patron de la branche Hydro Energie, le projet de plan social à Grenoble (345 licenciements sur 800 salariés) restera "en l'état", "avec quelques ajustements". Mais le site grenoblois pourrait être "revitalisé", pour qu'il reste "le plus gros centre ingénierie et R&D au monde". Cette dernière proposition n'a pas calmé les grenoblois. Selon les syndicats, 80 % du personnel serait en grève aujourd'hui. 

Une délégation a été reçue cet après-midi au Ministère de l'Economie à Paris. Mais l'angoisse est encore plus forte depuis que le PDG américain du groupe, John Flannery, a annoncé son nouveau plan d'économies.


"Nous devons nous serrer la ceinture !"


Ce sont les propres mots de John Flannery, grand patron de GE depuis trois mois. L'action aurait chuté de plus de 36% cette année. La capitalisation boursière aurait fondu de plus de 100 milliards de dollars depuis janvier. Pour la première fois depuis 2009, GE va devoir réduire le dividende versé à ses actionnaires !

Ce 13 novembre, le PDG a donc annoncé un nouveau plan de relance. C'est-à-dire une nouvelle "cure d'austérité" selon l'AFP, qui a consulté plusieurs experts internationaux.

Le groupe va se recentrer sur trois activités : aéronautique, santé et énergie. Il va céder ses activités dans les transports et les services d'électricité dans le cadre d'un plan de cessions d'actifs de 20 milliards de dollars. Il va en outre se désengager progressivement du groupe de services pétroliers américains Baker Hughes dont il détient 63% du capital.

Effectif total chez GE : 333 000 salariés fin 2015, 295 000 désormais. Et John Flannery prévoit d'en licencier encore 24 000 (recherche, numérique et siège). Il veut fermer trois sites de R&D : Shangaï, Rio et Munich.

Au plan 2017 (un milliard de dollars d'économies), va s'ajouter un plan 2018 encore plus drastique : cette fois 2 milliards de dollars devront être économisés ! Et c'est l'activité Energie qui devrait être la plus affectée. Bref, vraiment pas de quoi rassurer les salariés grenoblois...


"La performance d'Alstom est très décevante"


John Flannery a d'ailleurs indiqué que la performance du pôle énergie d'Alstom, acquis en 2015 pour 13,5 milliards de dollars, est "très décevante". La plus grosse acquisition des 125 ans de l'histoire du conglomérat s'est révélé "en dessous des attentes", a déclaré le PDG américain.

S'il a loué la qualité des personnels d'Alstom, John Flannery a regretté le temps qu'a pris la finalisation de l'opération et a également expliqué que la performance d'Alstom était particulièrement mauvaise dans les énergies renouvelables.

"Clairement il y a eu une mauvaise évaluation du marché", a-t-il affirmé, adressant ainsi des critiques à peine voilées à son prédécesseur, Jeff Immelt, dont cette acquisition a été l'un des principaux faits d'armes.

GE a changé le management de sa branche Energie, et envisage d'y faire 1 milliard de dollars d'économies. Mais on ne sait pas encore quelles seront les conséquences concrètes à Grenoble. 


Intervenant : Georges Beciu, délégué syndical CFE-CGC Equipe : Gilles Ragris, Dominique Bourget, Gilles Neyret



"Il faut changer de culture"


Selon les experts consultés par l'AFP, des erreurs de stratégie financière, mais aussi le gaspillage de l'ancien PDG et l'absence de contrôles internes, auraient pu conduire à la crise actuelle. John Flannery a promis de "changer de culture". 

Le PDG français de la branche Energie, Yves Rannou, a promis de revenir à Grenoble ce 16 novembre. Les représentants du personnel grenoblois, eux, négocient toujours le plan social.






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