C'était un événement attendu par tous les habitants du sud de l'Isère : après trois ans de fermeture, la ligne ferroviaire entre Grenoble et Gap a rouvert, ce dimanche 11 décembre au matin. Cependant, des menaces persistent quant à l'avenir de cette ligne encore suspendu à d'importants travaux.
Elle a frôlé la fermeture définitive, à cause de sa vétusté notamment. La ligne SNCF qui relie Grenoble à Gap a finalement rouvert ce dimanche 11 décembre au matin, et propose désormais cinq allers-retours quotidiens. L’Isère, la Drôme et les Hautes-Alpes sont de nouveau reconnectées. Un vrai soulagement pour les usagers. "C’est de nouveau la possibilité d’aller jusqu’à la Croix-Haute, en train, confie Sophie, une usagère. On y va toutes les semaines. Au lieu de prendre la voiture, on prendra le train désormais."
Avant la fermeture, près de 1 000 personnes empruntaient la ligne chaque jour. "C’est vraiment de la joie, ça fait trois ans que les villes de Grenoble et de Gap ne sont plus reliées par le train. Après beaucoup de bus, de difficultés pour les cyclistes, les personnes à mobilité réduite, aujourd’hui, c’est un soulagement. Même si bien sûr il y a l’inquiétude quant à l’avenir de cette ligne", affirme Nicolas, un autre usager.
Trois ans de fermeture, des travaux de rénovation qui ont duré près de 11 mois, et 35 millions d'euros investis pour remettre en service et en état cette petite ligne du quotidien. Au total, 17 km de voie ont été intégralement renouvelés. "C’est une ligne de vie qui permet à des gens qui n’ont pas les moyens de se déplacer de pouvoir le faire", nous dit Guillaume Gontard, sénateur EELV de l'Isère.
Des menaces persistent sur l'avenir de la liaison
Mais les élus et les habitants restent inquiets. Car pour la pérennité de la ligne, d’autres travaux doivent être réalisés d’ici 2025, pour un coût total de 100 millions d’euros. Mais aucune garantie pour l’instant : "Il faut que les travaux démarrent vite, on sait que tout ça prend du temps et là, on doit aller chercher plusieurs centaines de millions d’euros. Je suis plutôt optimiste à partir du moment où l’on avait dit oui au départ, c’est que véritablement, on voulait sauver cette ligne", explique Christophe Ferrari, le président (DVG) de Grenoble Alpes Métropole.
Le maire de Grenoble, Eric Piolle (EELV), reste inquiet, car lors de l’inauguration ce dimanche à Grenoble, aucun représentant de l’Etat, de la Région, ni même de la SNCF : "Si les ministres ne sont pas là alors qu’ils sont présents à chaque inauguration, si le président de la région n’est pas là, c’est bien que pour l’instant, il n’y a pas encore d’accord pour la deuxième phase de travaux de 2025, et donc il reste un risque fort qui pèse sur cette ligne."
Contactée, la Région Auvergne-Rhône-Alpes n'a pas donné suite à nos sollicitations.
