Budget 2025 : les radios associatives risquent de perdre un tiers de leurs aides

Dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2025, le Fonds de soutien à l’expression radiophonique locale (FSER) sera amputé de plus de 10 millions d'euros. Un coup terrible pour les 750 radio "libres", associatives et indépendantes qui en bénéficient en France.

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Le projet de loi de finances 2025 est débattu en ce moment en commission des finances de l'Assemblée nationale pour sa troisième journée. Le 10 octobre dernier, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé un régime drastique pour le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER). Créé en 1982, ce fonds est à destination exclusive des radios associatives locales. Les radios temporaires et les webradios en sont exclues.

Le fonds va être amputé de 10 millions d'euros, soit une perte d'un tiers des aides apportées aux radios associatives. Dans un communiqué publié au lendemain de l'annonce, l'association Les Locales, qui représente la Confédération nationale des radios associatives (CNRA) et le Syndicat national des radios libres (SNRL) s'insurgent contre cette baisse des crédits. Ils passent de 35,7 millions d’euros en 2024 à 25,3 millions dans le PLF 2025.

Surtout, l'association déplore des économies essentiellement portées par les radios associatives parmi celles imposées à la Direction générale des médias et des institutions culturelles - 12 millions d'euros - "alors que [ces radios] ne représentent que 4 % de l'enveloppe budgétaire globale".

"On s'attendait à un soutien supplémentaire !"

À Grenoble, la radio New's FM est écoutée par 20 000 auditeurs sur la fréquence 101.2. Elle fait partie du quotidien des habitants et met en valeur les quartiers populaires grenoblois. "On fait beaucoup de choses, on est sur un projet précarité alimentaire avec des sans-abri. Demain, on fait du périscolaire, on organise aussi de l'éducation aux médias", rappelle Alan Costanziello, un des animateurs de la radio.

New's FM, comme d'autres radios associatives, forme à la pratique radiophonique des jeunes éloignés des médias. Elles sont un vecteur de cohésion sociale et un outil d'inclusion.

Farid Boulacel est le directeur de New's FM et coprésident de la Confédération Nationale des Radios Associatives. Pour lui, le travail des radios associatives est essentiel en termes d'attractivité et de dynamisme du territoire. "On forme des jeunes et des futurs salariés de radio qui partent dans d'autres médias par la suite. On est des vecteurs de formation."

"On s'attendait à un soutien supplémentaire et pas à une baisse", ajoute Farid Boulacel. Or les radios associatives doivent faire face à une hausse des charges, de l'énergie et du coût du matériel de diffusion.

En moyenne, ces aides comptent pour 40 % des ressources des petites structures locales. Avec ce projet de loi, New's FM pourrait perdre plus de 40 000 euros, l'équivalent d'un emploi. Alan, arrivé en dernier dans la station grenobloise, serait le premier menacé. "C'est complètement injuste pour moi et pour l'ensemble de mes confrères", explique Alan qui a été formé à New's FM. "J'ai l'impression d'être utile à la ville et à la radio, et celle-ci m'a énormément apporté autant au niveau professionnel que personnel", confie l'animateur.

On risque de voir disparaître 70 % des radios associatives, elles peuvent s'éteindre ou bien être rachetées par d'autres acteurs. Le média radio est très fragile dans son ensemble.

Farid Boulacel, directeur de New's FM.

Selon le syndicat national des radios libres, entre 70 à 80 % des radios associatives seraient en effet menacées par le PLF 2025, en particulier les petites radios rurales qui n'emploient qu'un seul salarié. S'il disparaît, c'est une radio qui meurt.

Le ministère de la Culture s’est dit "très sensible […] aux difficultés que soulèvent ces perspectives budgétaires". "Le cabinet de la ministre (Rachida Dati) recevra les principaux syndicats de radios associatives pour échanger sur les conséquences de cette baisse", a poursuivi le ministère le 12 octobre dernier.

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