"C'est comme si on était en prison" : des étudiants étrangers se retrouvent en situation irrégulière à cause de lenteurs administratives

Une vingtaine de personnes s'est rassemblée mardi matin sur le campus de l'université Grenoble-Alpes pour soutenir des étudiants étrangers dont le titre de séjour n'a pas été renouvelé à cause de retards de l'administration. Ils seraient près de 500 en situation irrégulière, menaçant la poursuite de leurs études.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Les jours passent et les étudiants, chercheurs et doctorants étrangers doivent poursuivre leur quotidien dans le brouillard. Depuis des mois, nombre d'entre eux attendent le renouvellement de leur titre de séjour, en vain. Face à cette situation, en pleine année universitaire, une vingtaine de camarades et enseignants leur ont témoigné de leur soutien, jeudi 18 janvier, lors d'un rassemblement devant la galerie des amphis.

"La préfecture fait payer le prix fort d'un dysfonctionnement interne à ces étudiants. Il y a eu, les deux précédentes années, des problèmes internes au niveau de la préfecture pour les titres de séjour. (...) Cela menace l'accueil de ces personnes, la vision que l'on peut avoir de l'accueil en France", déplore Charlotte Dejean, enseignante-chercheuse.

À l’université Grenoble-Alpes, les étudiants étrangers représentent plus de 15 % de l'ensemble des étudiants. Et certains voient la poursuite de leur cursus universitaire, de leur alternance ou même leur stage menacé par leur situation administrative.

"Je me serre la ceinture"

En situation irrégulière depuis trois semaines, faute de renouvellement de son titre de séjour, Abdul-Aziz a vu son emploi étudiant suspendu, tout comme ses aides au logement. L'Ivoirien redoute de tomber dans la précarité et de ne pas pouvoir terminer sa licence d’économie-gestion.

"J'ai des dépenses quotidiennes. Il n'y a pas que le loyer, il y a aussi la nourriture et d'autres besoins. Pour le moment, j'arrive à tenir. Je me serre la ceinture mais dans deux, trois ou quatre mois, je ne sais pas ce qui peut arriver si je n'ai pas encore mon titre de séjour", craint l'étudiant en troisième année de licence.

D'autres sont venus soutenir des proches éprouvant les mêmes difficultés. C'est le cas d'Amadou Kouyate dont un ami fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) à cause du retard pris par l'examen du renouvellement de son titre de séjour, malgré plusieurs promesses d'embauche à l'issue de ses études.

"Actuellement, il se trouve dans une situation de précarité parce qu'il est chez lui, il ne travaille pas et il n'ose pas sortir à cause de l'OQTF", explique l'étudiant. "C'est comme si on était dans une prison sans pouvoir sortir parce qu'une fois qu'on a commencé ses études en France et qu'on a son titre de séjour bloqué, on ne peut pas aller ailleurs et on ne peut plus travailler ici."

Contactée, la préfecture de l'Isère n’a pour l’heure pas donné suite à nos sollicitations. Mais selon le service d’accueil international de l’université de Grenoble, près de 500 étudiants étrangers seraient en attente d’un renouvellement de leur titre de séjour.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité