Les salariés de Capgemini, multinationale du numérique, ont fait grève mardi 4 juin 2024 à Montbonnot-Saint-Martin, en Isère. Cela n'était pas arrivé depuis 2006 sur ce site. Un ras-le-bol historique après l'échec des négociations pour revaloriser la rémunération des salariés, alors même qu'une augmentation de 30% a été accordée aux dirigeants du groupe.
Dans le secteur du numérique, la culture de la grève est peu présente. Sur le site Capgemini de Montbonnot-Saint-Martin (Isère), les salariés n'avaient pas fait grève depuis 2006. À l'appel de la CGT, plusieurs d'entre eux ont débrayé mardi 4 juin pour dénoncer l'énorme disparité de traitement entre eux et les dirigeants du groupe.
Créée en 1967 à Grenoble, la société Sogeti a bien grandi. Montée par l'homme d'affaires Serge Kampf, la firme est devenue Cap Gemini Sogeti après l'acquisition des sociétés Cap et Gemini. Avec 22 milliards de chiffre d’affaires annuel et l'embauche de 30 000 salariés dans une cinquantaine de pays, la multinationale est actuellement côtée au CAC 40.
"En 2023, le Groupe a réalisé une nouvelle performance record" @aiman_ezzat, DG @Capgeminihttps://t.co/hzFevC1Oel pic.twitter.com/dS5dVxnlhj
— Capgeminifrance (@capgeminifrance) February 14, 2024
Échec des négociations annuelles pour la revalorisation des salariés
Malgré la bonne santé économique de l'entreprise, les négociations annuelles obligatoires pour revaloriser les salaires ont échoué. "Il y a eu quelques mesures pour les travailleurs de nuit mais elles ne concernent que très peu de personnes donc c'est ridicule. Et cerise sur le gâteau, ils nous octroient généreusement quelques centimes sur les tickets-restaurants mais il ne faut pas se leurrer car on en paye une partie. Au final nous n'avons pas d'augmentation et il faut payer une partie des tickets-restaurants en plus" dénonce Sylvain Goujon, délégué syndical CGT à Capgemini.
Lors de l’Assemblée générale des actionnaires qui s'est tenue le 16 mai dernier, les dirigeants du groupe ont eux été augmentés. Le PDG Aiman Ezzat s’est vu gratifié d’une hausse de 30 % de son salaire, soit 300 000 euros supplémentaires.
Dans ce contexte, une colère froide monte depuis plusieurs mois chez les salariés mais aussi une baisse de motivation face à ce manque de reconnaissance. Les salariés isérois ne sont pas les seuls concernés, plusieurs grèves ont déjà eu lieu sur d'autres sites du groupe.