Chronovélo, tempovélo, voies vertes... où en est le réseau cyclable de la métropole de Grenoble

Avec ses 320 km de voies cyclables, la métropole de Grenoble se veut résolument vélo-friendly, et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Alors qu'une nouvelle voie verte de 3km vient d'être inaugurée vers Claix, petit point sur ce qui a été fait, et ce qu'il reste à faire.

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Ce jeudi 11 juin, la métropole Grenoble-Alpes a inauguré en grandes pompes trois nouveaux kilomètres de voie verte, reliant la zone commerciale de Comboire au pont situé entre les communes de Claix et de Pont-de-Claix. Ces 3 km viennent prolonger 2,8 autres kilomètres, qui permettaient déjà de venir à Comboire depuis le carrefour Albert Reynier-Rhin et Danube.

En tout, 6 km d'une voie bétonnée, réservée aux piétons, vélos et autres trotinettes, longeant le Drac dans un environnement ombragé. 6 km qui semblent avoir déjà rencontré leur public, puisque pour son premier jour d'ouverture, samedi 6 juin, 1 300 passages y ont été dénombrés. 

Cette nouvelle piste vient s'ajouter aux plus de 300 km de réseau cyclable aménagé sur le territoire de la métropole grenobloise. Un chiffre qui est amené à augmenter dans les mois et années à venir.

 

  • Les chronovélos : le réseau structurant

C'est l'épine dorsale du réseau cyclable grenoblois. Ou plutôt les épines dorsales. Puisque les chronovélos sont annoncés au nombre de quatre, et doivent à terme relier différentes communes voisines de Grenoble en passant par le centre de l'agglomération. Avec un mot d'ordre principal : la sécurité. Comme l'explique Yann Mongaburu, président du Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise (SMMAG) :

La sécurité est le premier critère des gens qui veulent passer à la byciclette. Autrement dit, si on veut augmenter le nombre de cyclistes dans l'agglomération, nous devons faire des pistes séparées et sécurisées.

En tout, 44 km de pistes chronovélos doivent voir le jour d'ici 2022, accompagnées de leur signalisation quasi-autoroutière et de leurs aires de repos et d'information dédiées. Depuis 2017, 20 km ont déjà été inaugurés dans la métropole. Mais les kilomètres restants "seront livrés à temps, explique Christophe Ferrari, président de la métropole. Les chantiers chronovélos sont parmi les premiers que nous avons relancés après le confinement."

Sur ces quatre chronovélos, toutes n'en sont pourtant pas au même état d'avancement. 

La chronovélo 1 (en bleu) doit à terme relier Meylan à Fontaine en passant par le centre-ville de Grenoble. Actuellement, la portion achevée permet de relier l'est de Meylan, près du terminus du bus C1, au parc Paul Mistral, notamment en longeant la voie rapide de La Tronche. 

Un deuxième tronçon, entre Chavant et le cours Jean Jaures, a également été mis en service. Le tronçon servant à relier les deux déjà existants, qui doit longer le boulevard Jean Pain, est actuellement en cours de réalisation. Quant à la dernière portion, vers Fontaine, "elle nécessite encore une concertation avec les élus locaux et les habitants", explique Christophe Ferrari.

La plus avancée est certainement la chronovélo 2 (en orange), qui doit permettre de rallier le campus de Saint-Martin d'Hères depuis Saint-Egrève, sur l'itinéraire de l'ancienne voie ferrée et de l'avenue des Jeux olympiques au sud de Grenoble.

La portion achevée de 6 km permet déjà d'aller de l'avenue Jean Jaurès à Saint-Martin d'Hères jusqu'à la rue Arago, au sud de la Presqu'île. Dans un second temps, la piste devrait être prolongée au nord vers le pont d'Oxford - les travaux sont engagés - et à l'est vers l'université.

La chronovélo 3 (en vert) est également bien avancée. Depuis le secteur Capuche, où elle croise la chronovélo 2, elle suit la rue du Général Mangin vers le sud, et s'interrompt peu avant Echirolles, en retrouvant l'avenue Léon Blum. Plus loin, une deuxième portion de 1 400 m serpente à Echirolles entre les avenues Victor Hugo et Auguste Ferrier.

Tout ce beau monde doit être prochainement relié, avant la fin des travaux du prolongement vers Pont-de-Claix par le cours Jean Jaures. 

Enfin, la chronovélo 4 (en jaune), la dernière officiellement prévue, doit relier le centre-ville de Grenoble à Eybens. Pour le moment, seuls 400 mètres ont été réalisés au sud de Chavant. "C'est celle qui va demander le plus de travail", concède Christophe Ferrari, qui espère pouvoir amener la piste "jusqu'au coeur d'Eybens".

 

  • Les voies vertes : partagées mais nombreuses

Les voies vertes ont la particularité de ne pas être des pistes exclusivement cyclables, mais également ouvertes aux piétons et à d'autres mobilités douces. 

Dans la métropole, les voies vertes sont surtout utilisées pour longer les deux rivières, afin d'offrir aux cyclistes et aux piétons une ballade de plaisance au-delà d'un simple itinéraire rapide comme les chronovélos.

Ainsi, en aval de Grenoble jusqu'à Veurey-Varoize, une voie verte longe l'Isère sur chacune de ses rives. Celle de la rive droite continue ensuite jusqu'à Voreppe. Au sud, elle se prolonge tout le long de l'Isère sur les quais grenoblois jusqu'à la station La Tronche Hôpital du tramway.

Rive gauche de l'Isère, une voie verte relie la même station de tram à Domène. Son dernier tronçon, entre Gières et Domène, a été inauguré en juin 2019. 

Le Drac est lui aussi bien entouré de voies vertes. Sur sa rive gauche, elle relie Sassenage à Seyssins. Et sur sa rive droite, il est désormais possible depuis samedi 6 juin de rallier Pont-de-Claix depuis le carrefour Albert Reynier-Rhin et Danube, comme évoqué ci-dessus.

 

  • Les tempovélos : du temporaire pérenne ?

Les tempovélos sont le nom donné par la métropole aux pistes cyclables réalisées d'urgence en prévision du déconfinement, à priori temporairement.

"Avec les consignes sanitaires, nous avons décidé de neutraliser des sièges dans les transports en commun et de limiter le nombre de passagers, précise le président du SMAGG Yann Mongaburu. Résultat, la capacité du réseau grenoblois a été divisée par deux. Pareil dans le Voironnais et le Grésivaudan."

Les tempovélos viennent donc suivre des itinéraires déjà empruntés par les principales lignes du réseau TAG. La plus utilisée semble être la tempovélo réalisée sur les quais de l'Isère rive gauche, entre l'Île Verte et le boulevard Edouard Rey, dans un axe semblable à celui du tramway B.

Au sud de Chavant, deux tempovélos relient la chronovélo 2 sur les avenues Marcelin Berthelot (pour le tram A) et Jean Perrot (pour le bus C4). Un autre tronçon relie Grenoble au parc André Malraux à Fontaine. En tout, environ 5 km ont déjà été réalisés, sur un objectif final de 18 km de pistes temporaires. 

"Les travaux sont en train d'avancer pour prolonger les tempovélos vers Villeneuve et Grand place au sud, ajoute Yann Mongaburu. Et on envisage la réalisation de pistes à Meylan, Echirolles ou encore Saint-Martin d'Heres, pour accompagner une population qui n'avait pas l'habitude de prendre le vélo."

Des réalisations qui ont montré leur utilité, selon le président de la métropole Christophe Ferrari :

L'usage du vélo a augmenté de 30% par rapport à avant le confinement. Alors à la fin de la crise sanitaire, il faudra se demander : Quid des tempovélos ? En septembre, nous aurons un bilan de leur usage et de leur utilité, et on pourra décider de leur avenir.

De là à ce que les tempovélos les plus utilisées soient pérennisées, il n'y a qu'un pas. Un pas que souhaite franchir Emmanuel Colin de Verdière, le président de l'ADTC, association pro-transports en communs et mobilités douces à Grenoble :

La tempovélo de Fontaine par exemple pourrait devenir le tracé définitif de la chronovélo 1. Depuis des années, ça bloquait sur le terrain pour réaliser la chronovélo, et là en un mois tout s'est débloqué pour la tempovélo. 

 

  • Le périurbain : le nouvel objectif

Une fois les quatre chronovélos structurantes achevées, comment le réseau cyclable de la métropole continuera-t-il à se développer ?

"Dans le plan de déplacement urbain, nous avons obtenu d'inscrire un objectif de 100 km de chronovélos en 2030, avance Emmaunel Colin de Verdière. On demande à ce que cet objectif soit atteint dès la prochaine mandature, en 2026."

"40 kilomètres, c'est un début", abonde le président du SMMAG Yann Mongaburu, confirmant que le réseau va continuer à s'étendre, y compris en dehors des frontières de la seule ville de Grenoble et de ses communes limitrophes. 

Pour Emmanuel Colin de Verdière, il faut aller à peu près partout : "Au nord et au sud de la rocade, à Echirolles, à Gières et Saint Martin d'Hères, à Seyssins, à Claix, au Pont-de-Claix et à Varces, et se connecter avec le reste du territoire, le Grésivaudan et le Voironnais."

Un avis que partage Christophe Ferrari. Pour le président Grenoble-Alpes, la métro doit désormais se tourner vers le périurbain, "parce que c'est là que la pratique du vélo augmente le plus fortement". La voie verte de Pont-de-Claix doit par exemple être prolongée jusqu'à Vizille.

Christophe Ferrari promet également que les chronovélos "ne concerneront pas que le coeur urbain mais iront en deuxième couronne et même plus loin". 

 

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