Laboratoires submergés, pédiatres très sollicités. Ce sont les conséquences de la stratégie de dépistage massif mise en place par le gouvernement et des procédures à suivre en cas de suspicion de covid dans les écoles. Une mère d’élève nous raconte sa galère.
"C’est juste impressionnant", s’exclame une mère d’élève après avoir passé la matinée au téléphone, ce lundi, pour tenter de prendre un rendez-vous dans un laboratoire d’analyses. Son fils, âgé de 5 ans, est scolarisé dans une école maternelle de Saint-Martin-le-Vinoux, près de Grenoble. Il a contracté une pneumopathie mais certains symptômes ressemblent à ceux du coronavirus : la toux, la fièvre, etc. Alors pour en avoir le cœur net, le petit garçon doit faire le fameux test nasal, dit PCR. Mais pour obtenir un créneau de libre, c’est la croix et la bannière, même avec l'ordonnance du médecin. En raison de la stratégie de dépistage massif, mise en place par le gouvernement, les laboratoires sont submergés.
Au total, la mère de l’enfant aura passé sept coups de téléphones. Certains laboratoires n’ont même jamais répondu. Et d'autres lui proposaient des rendez-vous sept ou huit jours plus tard. A force de persévérance, elle a tout de même fini par obtenir un créneau jeudi, soit trois jours plus tard, à 7 h 45 "parce qu'il avait des symptômes".
"C’est l’enfer sur terre"
D’après la biologiste d’un laboratoire grenoblois, le téléphone sonne sans cesse. "C’est l’enfer sur terre", lâche-t-elle. Tous les jours, le personnel est obligé de refuser des rendez-vous à des personnes qui appellent : des gens asymptomatiques qui veulent se faire tester parce qu’ils vont à un mariage ou qu’ils vont voir leurs grands-parents par exemple. Dans ce laboratoire, plus de 1500 tests sont effectués chaque jour.
L’établissement prend en priorité les "cas contact" signalés par l’ARS. Ceux-là peuvent obtenir un rendez-vous sous 48 heures ainsi que les personnes symptomatiques. Mais la biologiste "conseille vivement" à ces dernières de se rendre chez leur médecin traitant avant de prendre un rendez-vous.
Il arrive également que des patients asymptomatiques puissent venir se faire tester mais seulement quand il reste des créneaux de libre, parfois sous 24 heures mais d'autres fois sous sept jours.
"Avant, les gens ne venaient pas juste pour un rhume"
Même le rendez-vous chez le médecin a été difficile à obtenir, raconte la mère du petit garçon. Certains pédiatres affirment effectivement être eux-aussi très sollicités en cette période de rentrée. La secrétaire médicale d'un pédiatre grenoblois raconte que les coups de téléphone affluent. "Avant, les gens ne venaient pas pour un rhume", raconte-t-elle. Ou bien ils attendaient quelques jours. Mais à présent, le passage chez le médecin devient presque systématique.
Une constatation qui peut s'expliquer par les procédures à suivre en cas de suspicion de covid dans les écoles. En effet, un élève qui présente des symptômes évocateurs doit consulter un médecin (ou la plateforme en ligne covid 19) et il ne pourra revenir dans son établissement scolaire qu'après avis médical ou à défaut, après 14 jours.