La mairie de Grenoble a tranché alors que l'épidémie de coronavirus continue à progresser. Tous les chantiers de la ville sont désormais interrompus. Un bras de fer s'est engagé sur ce sujet entre les patrons du BTP et le gouvernement.
Tous les chantiers en cours à Grenoble doivent être mis à l'arrêt, annonce la mairie ce vendredi 20 mars 2020 dans un communiqué. Il s'agit de freiner l'épidémie de coronavirus qui continue à progresser.
Depuis le début du confinement imposé mardi 17 mars à la population pour freiner l'épidémie de Covid 19, le gouvernement et les patrons du bâtiment et des travaux publics ont engagé un véritable bras de fer sur la nécessité ou non d'interrompre les chantiers. Un accord pourrait finalement être trouvé pour concilier l'intérêt économique du pays et la protection des salariés.
En attendant, la ville de Grenoble a décidé de stopper tous les chantiers en cours. "Tous les chantiers ville sont arrêtés, il est essentiel de protéger la santé des travailleurs et freiner la propagation" indique la mairie dans un communiqué.
Des retards assumés
Le maire Eric Piolle affirme assumer les retards qui en découleront : "oui, il y aura des retards, mais ma responsabilité est de freiner l'épidémie et de protéger les Grenobloises et les Grenoblois, notamment celles et ceux qui sont exposés sur l'espace public". Il ajoute : "seules les missions indispensables de la Ville perdurent, en direction des plus fragiles d'entre nous notamment".
Hier, jeudi 19 mars, la FFB (Fédération française du bâtiment) Auvergne-Rhône-Alpes et la CAPEB, la Confédération de l'artisanat du bâtiment, appelaient de leur côté à l'arrêt officiel des chantiers. "Aujourd'hui, force est de constater que les conditions sanitaires exigées ne peuvent être réunies sur la très grande majorité des chantiers de bâtiment : travail chez des particuliers confinés qui par ailleurs annulent les interventions, partage d'espaces de travail restreints sur les chantiers de construction ou de rénovation avec l'interaction de plusieurs corps d'état, ou encore déplacement impossible des équipes car aucune entreprise ne peut disposer d'un parc automobile suffisannt" pouvait-on lire dans leur communiqué commun.
"Les entrepreneurs du bâtiment, je les comprends. Ils ont des salariés, ils sont responsables comme tout entrepreneur, comme tout chef d'entreprise, de la protection de leurs salariés", a déclaré sur LCI, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Le ministre a promis que les entreprises du BTP à l'arrêt auraient droit au chômage partiel et évoqué la mise en oeuvre d'un "protocole" qui permettrait de cadrer les conditions d'une reprise des chantiers.