Alors que les demandes de tests PCR explosent, les laboratoires sont inquiets. A une semaine de la rentrée, les personnes positives sont majoritairement des jeunes. En cause, le variant Delta nettement plus contagieux.
Le variant Delta va-t-il compromettre la rentrée ? A quelques jours de la réouverture des écoles, les laboratoires sont submergés par les demandes de tests PCR. A Echirolles, près de Grenoble, comme dans l'ensemble de ses 50 laboratoires, Biogroup-Oriade-Noviale constate une envolée du taux de positivité des tests. Les jeunes sont particulièrement touchés.
Dans ce laboratoire situé à Echirolles, près de Grenoble, Pierre-Alain Falconnet, responsable microbiologie Biogroup-Oriade-Noviale avoue avoir été surpris par l'ampleur de la quatrième vague, survenue en plein été. Proche de "zéro" à la même époque, le taux de positivité des tests est aujourd'hui de 8 %. "C'est plutôt significatif, explique le scientifique. D'autant que c'est une période où les gens vivent plutôt en extérieur et qu'il n'y a pas les contacts à l'école". Le variant Delta est le principal accusé, détaille-t-il : "quand on fait les analyses en laboratoire, on a des charges virales qui sont de l'ordre de 1000 fois plus élevées qu'avec les variants précédents".
L'école, et la rentrée scolaire qui se profile, inquiètent Pierre-Alain Falconnet : "forcément, ça va plus 'brasser'. Les contacts vont se multiplier à l'école, dans les transports scolaires. Forcément, la diffusion va être plus importante avec un risque après dans le domaine familial. Le loup dans la bergerie, c'est l'enfant qui revient de colonies de vacances."
Sur France Inter, ce lundi 23 août, Arnaud Fontanet confirmait que l'école était "la situation la plus complexe qui nous attend cet automne". Pour l'épidémiologiste, "la moitié des nouvelles infections auront lieu chez les enfants puisqu'ils sont non-vaccinés. Et personne n'a de recette miracle".
Arnaud Fontanet, épidémiologiste : "L'école est la situation la plus complexe qui nous attend cet automne. Selon nos modélisations, la moitié des nouvelle infections auront lieu chez les enfants puisqu'ils sont non-vaccinés. Et personne n'a de recette miracle." #le69Inter pic.twitter.com/y5j2fGYOsb
— France Inter (@franceinter) August 23, 2021
80 % de moins de 35 ans
Chaque semaine, entre Isère, Savoie et Haute-Savoie, les 50 laboratoires du groupe réalisent environ 25 000 tests par semaine. Sur les 8 % de tests positifs, 80 % sont réalisés sur des personnes de moins de 35 ans. "C'est le reflet d'un public qui était peut-être moins vacciné, analyse le scientifique, et également d'un public qui a énormément de contacts sociaux à travers les colonies de vacances, les soirées festives, les départs en vacances en avion".
A quelques jours de la rentrée, Jean-Michel Blanquer a dévoilé, dimanche 22 août, le protocole qui sera appliqué dans les établissement scolaires. Cours en présentiel, port du masque, mais aussi campagne de vaccination dans les établissements font partie de l'arsenal pour lutter contre l'épidémie. Le ministre s'est également fixé l'objectif de 600 000 tests salivaires hebdomadaires réalisés dans les écoles. A lui seul, le groupe Biogroup-Oriade-Noviale estime qu'il pourrait en réaliser de 6 à 10 000 chaque semaine.
La rentrée sera-t-elle celle de tous les dangers ? "Cette rentrée, on la voit compliquée, mais peut-être moins compliquée que les années précédentes", tempère Pierre-Alain Falconnet. Le groupe affirme avoir beaucoup embauché pour réaliser les tests PCR et bientôt les tests salivaires. Il compte aussi sur l'effet de la vaccination. Sur les 340 personnes testées positives chaque jour dans ses laboratoires, une vingtaine seulement sont aujourd'hui complètement vaccinées.