VIDEO. Elle a demandé des mois de travail et de préparation. L'exposition consacrée au peintre et graveur italien Morandi devait être présenté au public pour la toute première fois ce 16 décembre. C'était sans compter sur la prolongation du confinement, à la grande tristesse du Musée.
"Connu avant tout pour ses natures mortes dépouillées et énigmatiques, pour son attachement viscéral à sa ville natale, Bologne, et pour sa vie monacale entièrement dédiée à l’exercice de son art, Morandi s’est imposé ces dernières décennies comme un artiste majeur du XXe siècle".
"C’est à travers le regard de l’un de ses collectionneurs, Luigi Magnani, que cette exposition se propose d’aborder l’univers du maître bolonais. Grâce au prêt généreux consenti par la Fondation Magnani-Rocca de 50 oeuvres de l’artiste, complété par celles conservées dans les musées français, le parcours se veut avant tout une introduction intimiste à l’univers de Morandi."
Le catalogue était ainsi prêt, et les oeuvres installées, pour "échanger" avec les visiteurs, car "c'est ainsi", selon les propres mots de Guy Tosatto, directeur du grand vaisseau Musée de Grenoble depuis 18 ans, "qu'une oeuvre vit, à travers le regard de ceux qui la rencontrent et l'observent".
Sculptures orphelines, toiles délaissées, les collections du musée de Grenoble semblent endormies, comme en hibernation. Seul signe de vie, ce 15 décembre, une visite guidée particulière, celle des médiateurs du musée qui se familiarisent avec l'oeuvre de Giorgio Morandi, avec l'éclairage et les récits de Sophie Bernard, qui a co-dirigé la retrospective consacrée à ce peintre bolonais du 20ème siècle, spécialiste des natures mortes.
Accompagnée d'une large sélection d'oeuvres italiennes du musée baptisée Italia Moderna, cette foisonnante exposition demeure suspendue, comme tous les lieux d'expression culturelle, aux décisions politiques liées à la crise sanitaire.
L'équipe du Musée tâche de garder son enthousiasme, espère retrouver le plaisir de partager et Guy Tosatto est persuadé d'une chose " Voir une belle oeuvre, assister à un concert, profiter d'un beau film, tout cela, j'en suis certain permet en réalité d'aller mieux, d'être en mesure de mieux combattre la maladie".
Comme pour tous les autres lieux culturels, il faudra attendre, tous suspendus à une hypothétique réouverture le 7 janvier prochain. Le Musée de Grenoble a d'ores et déjà décidé de prolonger l'exposition Giorgio Morandi jusqu'à la mi-avril.