Lundi 10 décembre 2018, la principale source de rayons X au monde a été arrêtée pour une durée de 20 mois. Les équipes ont donc trois mois pour démanteler l’anneau de stockage historique en vue de l’installation du nouvel anneau de stockage EBS.
Le Synchrotron Européen de Grenoble est le premier Synchrotron troisième génération. Et lundi 10 décembre 2018, la principale source de rayon X a été arrêtée pour une durée de 20 mois pour un programme de modernisation.Le Synchrotron ESRF de Grenoble est un super générateur de rayons X, produits en accélérant des électrons à la vitesse de la lumière. Il permet d'étudier le cœur de la matière. En 30 ans, plus de 30 000 travaux ont été publiés.
Malgré cette longue fermeture, les techniciens et les ingénieurs de l’ESRF ont du pain sur la planche.
La nouvelle source appelée EBS pour « Extremely Brilliant Source » - la première source de lumière synchrotron de quatrième génération à haute énergie - va prendre vie en remplaçant l’anneau de stockage existant par une nouvelle séquence d’aimants imaginée et développée à l’ESRF.
Un projet qui pèse pas moins de 150 millions d’euros et qui est financé par les 22 pays partenaires du ESRF.
Trois mois, c’est donc le temps qu’il faudra aux équipes, pour préparer le tunnel en vue de l'installation du nouvel anneau de stockage EBS.
Durant cette période, plus de 1720 tonnes de matériel vont être enlevées en 11 semaines, 160 poutres d’acier seront extraites du tunnel en utilisant l'un des trois énormes ponts roulants et 200 km de câbles et 6 000 m de conduites seront déconnectés et retirés.
À compter d'avril 2019, les équipes disposeront ensuite de huit mois pour installer les 32 nouveaux arcs de l'anneau de stockage EBS.
Ces arcs seront constitués de 128 poutres d’acier, qui supporteront plus de 10 000 composants, tous alignés avec une précision de quelques microns, correspondant à la moitié de la largeur d'un cheveu humain.
Puis en décembre 2019, il faudra quatre mois pour la mise en service de l'accélérateur et en mars 2020 cinq mois pour la mise en service des faisceaux et des accélérateurs.
« Le projet EBS est entré dans une nouvelle étape », explique Francesco Sette, directeur général de l'ESRF. « L’expertise dont nous disposons à l’ESRF est unique et nous permet de mener un projet de cette envergure. Aujourd'hui, toutes les équipes de l'ESRF sont mobilisées pour offrir, en 2020, à la communauté scientifique internationale, une nouvelle source de lumière aux propriétés multipliées par 100 ».