Un plan d'économie de 4,2 millions d'euros a été présenté, ce lundi 27 novembre, par la direction du quotidien régional Le Dauphiné Libéré. Ce plan prévoit notamment le départ volontaire de 20 salariés et la suppression de trois magazines.
Le Dauphiné Libéré, titre de presse du groupe EBRA, a présenté ce lundi 27 novembre un plan d'économie de 4,2 millions d'euros, comprenant un plan de départ volontaire concernant 20 salariés, la suppression de trois magazines jugés non rentables et un recalibrage de Vaucluse Matin, a-t-on appris auprès de la direction du quotidien régional.
Ce plan "d'économie, de développement et de réorganisation" qui a été présenté en CSE vise "à revenir à l'équilibre en 2024" et à réorienter la stratégie pour raffermir la marque, conquérir de nouveaux lecteurs et "aller vers le digital", a indiqué à l'AFP son directeur général, Christophe Victor.
Le déficit est lié à la hausse des prix du papier et de l'énergie, mais aussi à la baisse des ventes et à la crise du portage qui affecte tous les titres de la presse régionale. Les économies prévues sont de 3,3 millions d'euros en 2024 et de 0,9 million en 2025, selon Christophe Victor.
"Renforcer le web et les réseaux sociaux"
Le plan prévoit de repenser la stratégie liée aux évènements, d'élargir l'audience, notamment en créant des "newsletters complémentaires" sur des thématiques comme la montagne ou la gastronomie et le terroir, a détaillé le directeur général.
La fidélisation des abonnés à la version papier est aussi une des cibles, avec une amélioration du réseau de portage, selon la même source. Le plan de redressement prévoit de concentrer la zone de couverture de Vaucluse Matin sur le nord du département avec un renforcement des informations locales et la suppression de 80 points de vente dans le sud, a détaillé le directeur général.
"Limité à certaines zones d'emploi", le plan de départ sera ouvert à 78 salariés du Dauphiné Libéré, avec au final 20 suppressions de postes, dont six de journalistes, les autres étant des employés et des techniciens. Sont prévues parallèlement quatre créations de poste "pour renforcer le web et les réseaux sociaux" et la titularisation de 16 CDD.
Les choses devraient bien se dérouler, on a calibré le plan pour qu'il soit le moins douloureux possible.
Christophe Victor, directeur général du Dauphiné Libéré.
"Le plan de départ sera ouvert d'ici deux mois, au terme des négociations et après homologation par la direction du travail", selon Christophe Victor. Les journalistes des trois rédactions locales du Dauphiné Libéré avaient suivi en septembre un mouvement de grève pour marquer leur opposition aux fermetures envisagées des agences de Grenoble et Voiron (Isère). Il a été décidé de maintenir Voiron et de se limiter à déménager le bureau de Grenoble dans de nouveaux locaux toujours situés en ville, a précisé la direction.
"Les choses devraient bien se dérouler, on a calibré le plan pour qu'il soit le moins douloureux possible", a-t-il souligné. Le Dauphiné Libéré fait partie du groupe de presse EBRA (Crédit mutuel) qui comprend huit autres quotidiens régionaux (L'Alsace, Les Dernières nouvelles d'Alsace, L'Est Républicain, Le Républicain Lorrain, Vosges-Matin, Le Bien Public, Le Progrès, Le Journal de Saône-et-Loire).
Rien sur le contenu éditorial ?
"Les propositions de développement et de réorganisation ne nous semblent pas à la hauteur des enjeux et des problématiques de la presse quotidienne régionale", indique pour sa part un communiqué du syndicat Force Ouvrière.
"Nous ne disons pas qu'il ne faut pas faire d'économie. Mais nous disons qu'il y a un manque d'ambition. La direction essaie de faire des économies un peu partout, mais ne s'attaque pas à la politique éditoriale ou au contenu du journal. On pensait qu'on allait jouer là-dessus, changer de style pour retrouver des lecteurs. Ce n'est pas le cas", regrette une source syndicale.
Celle-ci regrette la suppression de 22 postes : "six postes ne seront pas remplacés et 16 CDD vont être titularisés, mais eux ne seront pas remplacés". Mais aussi la fermeture de la locale d'Avignon, "une rédaction implantée depuis 1946".
Dès la semaine prochaine, organisations syndicales et direction rentreront en discussion pour négocier les conditions du plan de départ volontaire.