Procès Lelandais : "Pourquoi je le fais ? Je suis incapable de le dire", l'accusé répond de l'agression sexuelle sur une petite cousine

Nordahl Lelandais comparaît pour la cinquième journée devant la cour d’assises de l’Isère pour le meurtre de Maëlys et des agressions sexuelles sur deux petites cousines. Les parents de l’une d’elles vont témoigner vendredi après-midi.

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Alors que la première semaine du procès Lelandais touche à sa fin, de nouveaux témoins sont attendus à la barre vendredi 4 février. Quatre connaissances dont une ex-compagne de l'ancien militaire, accusé du meurtre de Maëlys, vont témoigner devant la cour d'assises de l'Isère dans la matinée. Jeudi, trois enquêteurs sont venus déposer devant la cour pour retracer les investigations sur la disparition de la fillette à Pont-de-Beauvoisin en août 2017.

Et ce vendredi après-midi, les parents d'une petite cousine de Nordahl Lelandais se présenteront à la barre pour témoigner de l'agression sexuelle subie par leur fille. Le trentenaire sera interrogé sur ces faits en fin de journée. Suivez cette nouvelle journée d'audience minute par minute dans notre direct.

Ce qu'il faut retenir de cette journée

Les témoignages d'une ancienne connaissance, d'une ex-petite amie et ceux du cousin et de sa femme de Nordahl Lelandais ont marqué ce cinquième jour du procès de Nordahl Lelandais, jugé devant la cour d'assises de l'Isère pour le meurtre de Maëlys et des agressions sexuelles sur ses petites cousines. Le résumé de la journée :

  • Beaucoup de questions mais peu de réponses. Interrogé sur les attouchements filmés d'une de ses petites cousines, Nordahl Lelandais a martelé : "Je ne l'explique pas." Malgré plusieurs relances des avocats des parties civiles, la famille de cette petite cousine repartira de la cour d'assises sans comprendre les agissements de Lelandais.
  • Main dans les poches de son blouson en laine, chewing-gum à la bouche et cheveux attachés : malgré une attitude quelque peu désinvolte, le témoignage d'Anouchka, une ex-petite amie de Lelandais, a fortement marqué la matinée. Après un début de relation idéale, elle a vu le comportement de l'accusé changer. Elle a parfois eu "peur" de son ancien compagnon. Nordahl Lelandais lui avait envoyé un SMS le soir du mariage et de la disparition de Maëlys pour lui demander si elle dormait. "Si j’étais passé te voir, ça aurait tout changé. Je serais parti du mariage, elle serait encore là aujourd'hui", a-t-il très maladroitement expliqué.
  • "Au bout de quelques séances, il était dans une démarche de séduction", raconte Elodie, une jeune femme âgée de 14 ans à l'époque de sa rencontre avec Nordahl Lelandais. Elle avait pris contact avec l'accusé pour des séances de dressage canin. Ce vendredi matin, elle a révélé à la cour d'assises que Lelandais avait essayé de l'embrasser, malgré le fait qu'elle soit mineure. L'accusé n'était alors pas au courant.

La journée d'audience minute par minute

18h37 - La séance est levée, elle reprendra lundi 7 février à 9 heures.

18h35 - Me Boguet cherche à sa voir s'il était vraiment en situation de "délabrement psychique" au cours de cet été 2017. Nordahl Lelandais explique qu'en effet il voyait des amis régulièrement, mais qu'une fois seul il "s'effondrait en pleurs". "Vous parlez, mais vous ne dîtes pas grand chose", conclut Me Boguet.

18h25 - Nordahl Lelandais tente de justifier cet acte par son état à l'été 2017, notamment après le meurtre du caporale Arthur Noyer en avril 2017 : "Une fois qu'on a tué un homme, on ne vit plus de la même façon. On ferme les yeux, on voit cet homme. On tourne la tête, on voit cet homme. (...) Je ne sais même plus ce que j'ai fait de mon été."

18h19 - Me Rajon s'interroge sur ce qu'il l'empêche de poursuivre les attouchements au-delà des 55 secondes de vidéo. Nordahl Lelandais assure que les attouchements ne se sont pas prolongés après la vidéo. Il maintient qu'il n'a rien fait avant, ni après cette agression.

18h05 - Me Remond, l'avocate de la famille des deux petites filles, l'interroge et cherche à savoir ce qui se passe dans la tête de Nordahl Lelandais avant et au moment de l'agression. "Je suis incapable de répondre", répète-t-il.

Comment aurait-il réagi si elle s'était réveillée à ce moment-là ? "Je ne sais pas." Les réponses de Nordahl Lelandais sont très évasives. Il peine à donner des éléments concrets sur son acte.

17h59 - "Je suis lâche. Je l'ai fait parce qu'elle dormait. Je serais et suis incapable de le faire sur un enfant éveillé", déclare-t-il.

"Est ce que sur le moment j'en prenais conscience ? Oui", assure-t-il. Néanmoins, il peine à donner des éléments de contexte qui l'ont amené à filmer cette agression. "Qu'est ce que ça vous a fait ?", demande un assesseur. Après un long silence : "Rien de particulier. Pas une excitation. Ca reste un acte sexuel, il y a une certaine forme d'excitation. Mais pas de réelle excitation."

Quand a-t-il eu des regrets par rapport à ces actes ? "Je ne sais pas quand."

17h47 - Il ne remet pas la faute sur l'alcool et la drogue, mais ça l'a "certainement poussé" : "Ca m'a fait faire." "Je suis le responsable", insiste-t-il. Il parle d'un moment de sa vie où il n'était plus lui-même.

La présidente lui demande s'il a pris du plaisir. Les réponses sont hésitantes. "Je ne comprends pas mon acte", répond-il. "Au niveau du sexe, je ne fais pas la différence. (...) C'est un acte sexuel, je le reconnais."

17h35 - Nordahl Lelandais est désormais questionné par la présidente sur ses attirances pour les jeunes filles. "D'avoir fait ça, la barrière a sauté, bien sûr".

Dans une audition lors de l'enquête, Lelandais avait évoqué des "passages d'attirance" sur ses deux petites cousines. 

17h28 - "Pourquoi je le fais ? Je suis incapable de le dire", explique-t-il suite au visionnage de cette vidéo. Il insiste : "Je suis incapable de vous dire pourquoi."

"Je reconnais que c'est quelque chose de mal. En aucun cas je ne veux leur faire du mal", poursuit-il.

"Pourquoi vous filmez ?", demande la présidente.

"Certainement pour revisionner derrière", répond Nordahl Lelandais.

17h15 - "Elle voulait que son parrain dorme dans sa chambre", se souvient-il. Il explique qu'un matelas avait été mis par terre. En revanche, il n'a pas de souvenir de sa soirée avant l'agression sexuelle. La vidéo de 55 secondes est montrée à l'audience, dans un long silence.

17h05 - "J'ai été lâche" : l'audience est reprise. Nordahl Lelandais est désormais interrogé sur les faits d'agression sexuelle sur une de ses petites cousines.

16h40 - Il est interrogé sur les penchants sexuels de son cousin. Il était au courant de ses conquêtes, mais n'était pas au fait de ses attirances pour les "enfants" ou pour les hommes. Selon lui, personne n'était au courant dans la famille.

L'audience est suspendue. Elle reprendra à 16h55.

16h34 - "Sur la petite Maëlys, je pense qu'il a des précisions à donner", explique-t-il en regardant vers le box des accusés pour la première fois depuis le début de son audition.

16h27 - Le père est questionné sur la nuit des faits par Me Remond. Il n'avait pas remarqué de comportement suspect de la part de son cousin. Quand il s'est levé, très tôt le matin pour aller travailler, il avait croisé Lelandais posé sur le canapé et ne se doutait de rien.

16h12 - La présidente l'interroge sur ses sentiments actuels, ce que cela fait de voir son cousin dans le box des accusés : "Ca me fait un nœud, il y a de la retenue, explique-t-il. J'ai de la haine." Il poursuit : "C'est plus de ma famille." Lui aussi veut savoir "la vérité".

16h05 - Son compagnon est désormais appelé à la barre. Il revient sur la nuit de discothèque qui a précédé l'agression sexuelle. Avec Nordahl Lelandais, ils avaient consommé de la cocaïne. Lelandais en avait beaucoup plus pris, cette soirée, selon lui. Ils avaient une affinité assez proche.

"Aujourd'hui, je ne le considère plus comme mon cousin." Il ne l'appelle plus par son prénom.

15h54 - L'avocat général indique que Lelandais a reconnu les faits mais a expliqué ne pas être dans son "état normal" ce soir là. La témoin dément qu'il ait été ivre. "Ca a été une soirée calme parce que mon mari reprenait son activité professionnelle le lendemain. Il était très bien. Quand on faisait des soirées, Nordahl était toujours dans un état normal", relève-t-elle.

15h45 - Ce qu'elle ressent désormais par rapport à Nordahl Lelandais ? "Je pense qu'il a bien caché son jeu", répond-elle. Elle n'a désormais plus que "du dégoût, de la colère".

"C'est un gros manipulateur. Il a vu que nous avions une entière confiance en lui et il en a bien profité." Elle n'accepte pas le prétexte de ses consommations de drogues et d'alcool : "On ne peut pas devenir comme ça en aussi peu de temps."

Son mari "a fait une énorme dépression" suite à cela. Il s'est senti "trahi" et "trompé" par son cousin, dont il était très proche.

15h37 - La mère raconte que sa fille aînée vit très mal ces faits. "Elle voit Nordahl en train de porter sa petite sœur inerte dans les bras à la place de la petite Maëlys. Pourtant, je ne lui ai pas décrit la scène. C’est beaucoup de cauchemars comme ça, c’est des angoisses nocturnes."

15h34 - Après avoir été mise au courant, sa fille ne "voulait plus aller dans son lit" et "elle ne voulait plus être toute nue pour prendre son bain, elle disait que quelqu'un la regardait". Elle a dormi un temps avec ses parents à la suite de cela. Son autre fille fait encore des cauchemars et n'a pas souhaité aller au collège, les premiers jours du procès. Dans le box des accusés, Nordahl Lelandais réagit très peu et regarde son ancienne amie fixement.

15h23 - Elle a appris au mois d'octobre qu'une vidéo de sa fille avait été réalisée. Elle avait été convoquée à la gendarmerie et a confirmé qu'il s'agissait bien de son enfant, à partir de photos prises.

Les parents n'ont pas dévoilé tout de suite ces actes à leur fille. "C'est dur pour une enfant de 4 ans." Pendant de longs mois, ils ont tout fait pour cacher la vérité à leur fille : "On est devenu des experts en mensonge pour la protéger", explique-t-elle, les larmes aux yeux. Me Remond, son avocate, lui tend des mouchoirs.

Les parents racontaient ainsi à leur fille que son parrain était "parti à l'étranger" : "Il est parti comme ça, sur un coup de tête."

Questionnée sur ses attentes de ce procès, elle continue avec une voix pleine d'émotion, qu'elle souhaite la vérité, notamment dans le meurtre de la petite Maëlys : "C'est pas pour aller voir les chiens. C'est impossible. Maintenant il faut qu'il dise."

15h12 - "On l'acceptait comme il était", explique la mère au sujet de Nordahl Lelandais. Elle n'était pas au courant de ses addictions à la cocaïne. En revanche, elle se souvient qu'il faisait la morale à son époux quand celui-ci fumait du cannabis.

Au cours de ses visites chez le couple, dans le Sud de la France, Nordahl Lelandais faisait régulièrement savoir qu'il "aimerait bien être comme (eux), avoir une maison, un travail..."

15h04 - Des repas, des bars, quelques sorties en boîte de nuit... La mère de famille décrit une relation amicale avec Nordahl Lelandais. Elle en vient au jour où l'ancien militaire a rejoint sa fille dans sa chambre. Le lendemain matin, Lelandais avait caché ses agissements aux parents en disant que "Eloïse" (prénom modifié) l'a rejoint dans la nuit pour lui demander de l'emmener aux toilettes.

La présidente l'interroge sur la réaction suite à la disparition de Maëlys. Elle ne voulait pas y croire, elle était certaine : "Il n'aurait pas pu faire ça."

14h53 - L'audience est reprise. La mère d'"Eloïse" (le prénom a été modifié), une des petites cousines agressées par Nordahl Lelandais, est appelée à la barre. Elle évoque "une bonne relation" avec l'accusé. Nordahl Lelandais était le parrain de sa fille : "Elle n'avait d'yeux que pour lui, il s'occupait d'elle."

Sa mère décrit "Eloïse" comme "une petite fille pleine de vie, souriante". Elle a été mise au courant de l'affaire il y a quelques jours : "On lui a annoncé les faits, il y a trois semaines. C'était impossible d'en parler avant car elle était trop petite." Elle évoque "un moment très compliqué, car elle a beaucoup pleuré. Elle ne comprend pas non plus". La famille a entamé des démarches pour changer de parrain : "On avait réussi à l'oublier, petit à petit."

12h58 - L'audience est suspendue. Elle reprendra à 14h30.

12h50 - La défense interroge la témoin sur l'épisode de la promenade en forêt lors de laquelle elle dit avoir eu "peur". Me Jakubowicz insiste sur le fait que Lelandais n'a pas été violent avec elle.

12h45 - L'avocat général demande à la témoin pourquoi elle a accepté de répondre à Nordahl Lelandais alors qu'elle savait qu'il venait d'avouer le meurtre de la fillette. "J’avais besoin de savoir (...) si c’est un accident ou si c’est prémédité", dit-elle. "J’avais du mal à imaginer que ça puisse être volontaire."

12h40 - Dans cet enregistrement, la jeune femme questionne Lelandais sur ses aveux dans l'affaire Maëlys

"C’est involontaire ?", lui demande-t-elle.

"Bah oui... C’est pas grave", répond l'intéressé.

"Quoi 'c’est pas grave' ?"

"Je vais pas parler de ça au téléphone."

12h35 - L'avocat général Jacques Dallest demande la diffusion d'une écoute téléphonique datant de 2018 entre Anouchka et Lelandais. L'accusé se trouve alors à l'hôpital psychiatrique du Vinatier où il a été admis après ses aveux dans l'affaire Maëlys. Il lui reproche de ne pas avoir réussi à la joindre.

12h30 - Au tour de Me Boguet, l'avocat du père de Maëlys, d'interroger Anouchka. Il revient sur une rencontre entre deux compagnes de Lelandais : Céline et elle-même. L'accusé entretenait une "double relation", expose l'avocat, et les deux femmes décident de se rencontrer pour évoquer cette situation.

"Vous avez la conviction qu’il a repris des relations avec elle, elle ne dément pas. Que dit Nordahl Lelandais ?", demande Me Boguet.

"Il était en colère, il niait, il criait sur Céline", se rappelle Anouchka.

"Pas que ! Il va prétendre devant elle qu’il n’y a jamais eu de reprise de relations sexuelles. Qu’est-ce que ça vous inspire ?"

"J’ai été bête, voilà ce que ça m’inspire."

12h20 - Me Remond, avocate des familles des cousines de Lelandais victimes d'agressions sexuelles, s'intéresse à la relation entre l'accusé et cette ex-compagne. Elle l'interroge notamment sur le désir d'enfant de Nordahl Lelandais. Il lui avait confié vouloir être père mais lorsqu'elle est tombée enceinte quelques mois plus tard, ce dernier avait changé d'avis.

12h10 - Me Rajon, l'avocat de la mère de Maëlys, questionne la témoin sur un épisode qu'elle a déjà évoqué. Lelandais l'avait emmenée en voiture pour aller se balader en forêt. C'était en début de soirée, il faisait nuit. "Peut-être que ce n'était qu'un ressenti, qu'il n'y avait rien de mal placé pour lui, mais j'ai eu peur à ce moment là. C'était étrange", se rappelle Anouchka.

11h55 - L'audience est reprise. La témoin va être interrogée par les avocats.

11h40 - Le présidente demande à Nordahl Lelandais de se lever pour réagir à l'écoute.

"Je suis désolé que tu aies à subir ça encore une fois. Je suis vraiment désolé. Quand j’ai dit que si j’étais passé te voir, ça aurait tout changé. Je serais parti du mariage, elle serait encore là aujourd'hui", déclare-t-il.

"Ca dépend d’une réponse à un SMS ou ça dépend de vous ?", relance la présidente.

"Je n’ai pas compris. Je serais allé voir ma copine."

"Et ?"

"Et il n’y aurait pas eu ce drame."

"Donc ça dépendait de cette réponse ?"

Il bredouille

"Vous souhaitez ajouter autre chose ? Ça ne dépendait pas de vous ? Vous avez un libre arbitre M. Lelandais. Peu importe, vous n’êtes pas parti."

"Si ma copine m’avait répondu, je serais allé dormir chez elle et je serais parti du mariage."

"Et il ne se serait rien passé ?"

"Oui", conclut Lelandais en disant à Anouchka qu'il l'a aimée "très fort".

11h26 - La présidente demande la diffusion d'une écoute téléphonique. Il s'agit d'une conversation entre Anouchka et Lelandais lorsque ce dernier était en prison.

"Tu ne doutes quand même pas de moi ?", lui demande Lelandais.

"Je ne sais plus quoi penser", rétorque la témoin.

"Franchement, t’as pas à douter de moi. Je ne sais même pas quoi dire. C’est aberrant, c’est fou, c’est un truc de malade. J’imagine même pas dans quel état tu peux être."

Elle ne répond pas.

"Faut qu’on trouve une solution, qu’ils trouvent la petite. J’en sais rien. J’ai parlé à la petite, mais il y en a d’autres qui ont parlé à la petite", ajoute l'accusé en racontant sa discussion avec Maëlys au cours de la soirée de mariage, lorsqu'il lui a montré des photos de ses chiens.

11h06 - "Aujourd'hui, vous l’aimez encore ?", demande la présidente. "Non, ce n'est plus de l’amour, répond Anouchka, touchée. C’est de la tristesse, de la colère, de l’incompréhension. C’est un mélange de tout ça. Je ne comprends pas comment on peut en arriver là, comment on peut commettre des choses comme ça. Il n’a pas assumé jusqu’au bout, je ne comprends pas." La jeune femme a ensuite rendu à Lelandais une bague qu'il lui avait offerte.

11h - La témoin a revu l'accusé quatre jours après la disparition de Maëlys. Elle dit ne pas savoir que Lelandais s'était rendu au mariage lors duquel la fillette a disparu. "Il était calme", commente-t-elle. "Rien ne m'a sauté aux yeux" concernant son comportement, ajoute Anouchka.

"Il était comme d'habitude ?", demande la présidente. Elle confirme. Les gendarmes sont arrivé au domicile de Lelandais pour l'interpeller alors que la jeune femme était encore là. A cette époque, ils n'entretenaient pas de relation sérieuse mais se voyaient régulièrement "pour avoir des rapports".

10h50 - Leur relation s'est poursuivie jusqu'à l'incarcération de Nordahl Lelandais. Lorsqu'il est mis en examen et écroué, la jeune femme l'appelle en prison sans aller lui rendre visite. "J’espérais que ce n’était pas lui et il me le promettait", dit-elle. Leur relation a pris fin lorsqu'elle apprend "que c’est bien lui qui a tué la petite".

10h42 - Un matin, après avoir passé la nuit chez Lelandais, la témoin a commencé à "fouiller" sa chambre, pensant trouver une preuve d'infidélité. Elle trouve un post-it qui lui pose question. L'adresse URL figurant dessus renvoie vers un site pornographique et un autre pédopornographique, selon elle. Anouchka lui en parlera plus tard, mais la discussion n'a rien donné. "Il lui faut toujours des preuves à Nordahl, sinon il n’admet rien ."

10h38 - La témoin savait qu'il consommait de l'alcool mais dit ne pas être au courant pour la drogue. "Une fois, j'ai trouvé de la coke dans sa veste, il m'a dit que c'était du Doliprane pilé", relate-t-elle, affirmant l'avoir cru à l'époque.

10h33 - Anouchka a avorté en mars 2017 alors qu'elle était en couple avec l'accusé. "Ca a tout brisé, pour ma part en tout cas", raconte la témoin. Lelandais avait revu une ex-compagne dans le même temps et ne souhaitait pas avoir d'enfant, contrairement à elle.

10h27 - Cheveux attachés, les mains dans les poches, la témoin renvoie une image désinvolte. La présidente la pousse à décrire leur relation, elle formule de courtes réponses. Anouchka a été en couple avec Lelandais à partir de décembre 2016.

"On a eu une relation jusqu’en mars et après ça a été assez compliqué jusqu’à son arrestation. Il y a eu des infidélités. Niveau caractère, on ne s’entendait plus", explique-t-elle, décrivant "un coup de foudre" entre eux.

10h18 - Fin de la déposition d'Elodie qui quitte la cour d'assises. Une ex-compagne de Lelandais, Anouchka, est à présent appelée à la barre.

10h16 - La défense revient sur les rumeurs d'attouchements qui se sont répandues à l'époque où Lelandais a été mis en cause dans l'affaire Maëlys. "C’est pour ça que j’ai rétabli la vérité lors de mon audition à la gendarmerie", répond la témoin, selon qui l'accusé a été "compréhensif" lorsqu'elle l'a repoussé.

"Vous n’avez jamais subi d’attouchements et vous n’avez jamais parlé d’attouchements", clarifie Me Jakubowicz. Elodie confirme.

10h10 - "Si vous le voulez bien, on va aller droit au but, annonce d'emblée Me Jakubowicz, l'avocat de Lelandais. Savez-vous pourquoi vous êtes là ?"

"J'imagine pour apporter des éléments mais je ne sais pas lesquels", répond la jeune femme. L'avocat explique que les parties civiles ont sollicité son témoignage pour évoquer les penchants pédophiles de l'accusé.

10h05 - L'avocat général Jacques Dallest interroge la témoin. "Vous ne lui dites pas votre âge mais vous lui donnez votre numéro de téléphone", relève le magistrat. La jeune femme ne se rappelle pas s'il y a eu des appels entre eux. En revanche, elle ne l'a "jamais revu ni recontacté" après les séances de dressage.

9h53 - La présidente Valérie Blain lit un échange de messages datant de l'été 2021 entre Lelandais et la témoin. Ils parlent du dressage du chien d'Elodie, plaisantent ensemble, puis il lui demande son âge "si ce n'est pas indiscret".

"Tu me donnes quel âge ?", répond l'adolescente âgée de 14 ans à l'époque. "25" dit Lelandais. Et lorsqu'il lui demande son âge à nouveau, la jeune femme ne lui donne pas tout de suite.

09h42 - "A l’époque, pour moi, c’était un héros de la nation", se rappelle Elodie, disant avoir changé d'avis depuis. Lors de leurs séances de dressage, l'ancien militaire lui avait parlé de son expérience à l'armée, de sa passion pour les chiens. "Il y a la prestance de l’armée, la rigueur, le service du pays. C’était mon rêve de devenir militaire. Ca me faisait rêver."

09h37 - La présidente questionne Elodie sur des rumeurs qui couraient au moment de son audition par les gendarmes. A cette époque, en 2017, les enquêteurs auraient cru à des attouchements de Lelandais sur l'adolescente.

"J’aimerais bien pouvoir l’expliquer, répond-elle. Je me suis posée la question aussi. Ca ne s’était pas passé et je n’avais rien à dire. J’étais surprise d’entendre ça quand je suis arrivée à la gendarmerie."

09h32 - Dans son audition par les gendarmes il y a quatre ans, Elodie livrait une autre version. A l’époque, elle affirmait avoir dit à Lelandais qu’elle allait avoir 18 ans - alors qu'elle en avait 14.

"En arrivant ici, j’étais certaine que je n’avais pas dit mon âge. Maintenant, c’est confus", dit-elle. "Je me suis sentie bête. Pour moi, ce n’était pas du tout la nature de nos relations."

09h26 - "Il était plus vieux, j’étais impressionnée", ajoute la témoin, questionnée par la présidente Valérie Blain. Elle affirme que Nordahl Lelandais ne connaissait pas son âge lorsqu'il l'a embrassée.

"Je faisais beaucoup plus que mon âge. On pouvait me prendre pour quelqu’un de 17 ou 18 ans", affirme-t-elle.

09h20 - Elodie s'avance à la barre. La jeune femme a connu l'accusé en 2012 alors qu'il était éducateur canin. Elle a fait plusieurs séances avec lui pour dresser son chien alors qu'elle était âgée d'une quinzaine d'années.

"Au bout de quelques séances, il était dans une démarche de séduction, se rappelle la témoin. Il m’avait embrassée. Il avait des gestes d’enlacement. Je lui ai dit que ça ne m'intéressait pas et il avait été correct, il avait arrêté."

09h13 - L'audience est reprise pour la cinquième journée de ce procès. Nordahl Lelandais vient d'arriver dans son box, chemise blanche et pantalon beige.

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