Le procureur de la République de Grenoble a ordonné, ce jeudi, l'ouverture d'une enquête après qu'une vidéo de l'audience du procès de Nordahl Lelandais ait été tournée, puis diffusée sur les réseaux sociaux.
Alors que le procès de Nordahl Lelandais bat son plein, depuis ce lundi 31 janvier, devant la cour d'assises de l'Isère, une enquête a été ouverte par le procureur de Grenoble, ce jeudi 3 février.
Elle concerne la diffusion d'une vidéo tournée pendant l'audience et ensuite diffusée sur les réseaux sociaux. Une infraction passible de deux mois d'emprisonnement et d'une amende de 4 500 euros.
"A la demande du procureur général, le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Grenoble a ouvert ce jour une enquête à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d'une courte vidéo filmée en salle d'audience et montrant Nordahl Lelandais dans le box des accusés durant le procès se tenant devant la cour d'assises de l'Isère", détaille un communiqué du procureur général, Jacques Dallest.
Un rappel au public
L'ancien militaire, accusé du meurtre de la petite Maëlys et d'agressions sexuelles sur deux de ses cousines, apparaît nettement quelques secondes sur la vidéo. Ces images auraient été tournées au premier jour du procès, lundi.
Mais sa diffusion a été connue ce jeudi, pendant le témoignage du directeur d'enquête. Me Jakubowicz, l'avocat de Nordahl Lelandais, s'est insurgé que "circulent actuellement sur Facebook des images de cette audience".
"Je voudrais adresser un avertissement au public pour lui rappeler que le fait de capter des images est un délit pénal", a ensuite rappelé le procureur général en pleine audience.
Un peu plus tôt ce jeudi matin, la police du palais de justice a également fait passer un message dans la salle de retransmission située au-dessus de la salle d'audience : tout usage du téléphone y est désormais interdit pour le public.
Un "emballement délirant"
L'avocat de Nordahl Lelandais a regretté, ce jeudi matin, un "emballement délirant" autour de ce procès. Un public toujours plus nombreux se rend, depuis le début de la semaine, au palais de justice de Grenoble pour assister au procès.
Plus d'une centaine de personnes attendent régulièrement à l'extérieur de la cour d'assises. La file d'attente s'étend jusqu'à la moitié de la salle des pas perdus. Même situation à l'étage pour rentrer dans la salle de retransmission, où quelques dizaines de places sont disponibles.
Des étudiants, des retraités, de simples curieux de la région ou de plus loin sont venus à Grenoble pour assister à ce procès "hors norme". Ce lundi, certaines personnes ont attendu de longues heures dans le froid, devant le palais de justice, pour assister aux premiers instants du procès. "On est tous touchés par cette affaire dans la région", explique une étudiante. Kathy-Nikoll, une retraitée, a fait plus de sept heures de route pour assister à l'intégralité du procès : "C'est terrible ce qu'il s'est passé. Malheureusement, tout cet engouement, ça ne va pas la rendre."