L'Etablissement français du sang (EFS) lance un appel aux dons face à des réserves au plus bas en cette fin d'année 2022. Il manque un millier de dons chaque jour sur tout le territoire français pour couvrir les besoins.
"Je prends la tension et je vous donne le top départ." A la maison du don de Grenoble, les infirmiers prennent le temps avec chaque donneur. Et les résultats sont là. Certains habitués viennent y donner leur sang dès qu’ils le peuvent.
"Avec les fêtes de fin d’année, on essaie de penser davantage aux autres. On se dit que c’est facile et ça peut permettre d’aider du monde", confirme Anaïs, une donneuse régulière.
Si la démarche est évidente pour certains, d’autres s'y essayent pour la première fois. L’occasion de remplir ses bonnes résolutions 2022. "Ca faisait longtemps que je voulais le faire. Je me suis dit qu'il fallait que j'y aille avant la fin de l’année", témoigne Alexis.
Des besoins de plasma et plaquettes
Pour donner son sang, il faut compter une heure et répondre à quelques critères : avoir entre 18 et 70 ans ou peser plus de 50 kilos, notamment. Mais encore faut-il passer l’entretien médical. "Si on est malade, on ne peut pas donner, explique Caroline Courbon, infirmière à la maison du don de Grenoble. On s’occupe de soi, c’est la base. Et quand ça va mieux, on peut venir donner sans problème."
Les besoins portent sur le sang, mais aussi sur le plasma et les plaquettes. Ces dons, moins connus du grand public, prennent plus de temps mais sont tout aussi nécessaires. "Après le décès de mon frère qui a eu besoin de plasma, j’ai découvert qu’il y avait des besoins. J'étais un peu phobique de l’aiguille, je détestais ça. Mais finalement, ça se passe bien", assure Viviane.
Les réserves au plus bas
En moyenne, 60 donneurs viennent chaque jour au centre de dons de Grenoble. Chacun de leurs dons permet de sauver plusieurs vies. "Avec une poche de sang, on peut préparer plusieurs produits. Grâce à ces produits - plasma, globules rouges et plaquettes -, nous pouvons aider et sauver trois vies puisque ces produits vont être délivrés à trois malades différents", détaille Catherine Manzolli, médecin responsable des prélèvements sur l’Isère.
Si la situation ne s’améliore pas à très court terme, l’EFS pourrait être en difficulté pour fournir les produits sanguins aux établissements de santé.
Etablissement français du sang (EFS)
Seulement 4 % de la population en âge de le faire donne son sang. Un chiffre insuffisant pour faire face aux 10 000 dons nécessaires chaque jour en France. "Les besoins en sang sont toujours les mêmes, il y a tout le temps des malades. Simplement, moins de donneurs se sont présentés pendant un certain temps" à cause notamment des épidémies et des fêtes de fin d'année, complète Catherine Manzolli.
L'Etablissement français du sang (EFS) a appelé, le 8 décembre, à "un sursaut de la population" afin de poursuivre la prise en charge des patients. "Si la situation ne s’améliore pas à très court terme, l’EFS pourrait être en difficulté pour fournir les produits sanguins aux établissements de santé", écrivait l'établissement dans un communiqué.
Des collectes sont organisées pendant les fêtes, entre Noël et le jour de l'an. Il est possible de prendre rendez-vous directement sur le site de l'EFS.