Un ticket de loterie contre un vaccin : l'étrange idée prévention d’un hôpital de la Marne

Le centre hospitalier de Fismes, dans la Marne, a eu l’idée de proposer un ticket de loterie à toute personne qui viendrait se faire vacciner contre la grippe ou le covid. À la clé, un panier garni d’une valeur de 100 euros. Il n’en fallait pas plus pour faire polémique, notamment dans les milieux d’extrême-droite anti-vaccin.

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Ce jeudi 21 novembre à 9h50, le service de communication du CHU de Reims, responsable du centre hospitalier de Fismes précise que cette campagne d'incitation à la vaccination était destinée aux professionnels de santé. L'affiche se trouvait dans les parties réservées au personnel de l'établissement de Fismes.

“Doublez vos chances pour le tirage au sort en profitant d’une double vaccination contre la grippe et le covid 19”. La proposition semble saugrenue, et pourtant, elle était bien inscrite blanc sur bleu sur une affiche éditée par le centre hospitalier de Fismes dans la Marne.

En effet, dans le cadre de la campagne vaccinale contre la grippe et le covid19 pour les personnes les plus vulnérables, l’hôpital avait lancé un “concours de la seringue d’or”. Pour une vaccination dans l’établissement, le patient pouvait recevoir un ticket de loterie qui, après tirage au sort, lui permettait de gagner un panier garni de biscuits roses de Reims d’une valeur de 100 euros.  

Pour certains habitants de Fismes, cette campagne de communication est incompréhensible. "C’est du chantage", analyse cette Fismoise. Un autre d'ajouter : "Je ne vois pas le rapport entre une carotte, comme celle-là, et un vaccin". Quant à la pharmacienne du bourg, Cindy Mazzini, elle considère qu'"on ne peut pas jouer avec la santé des gens et que c'est à nous [les professionnels de santé, NDLR], de faire le nécessaire et de convaincre les gens pour qu'ils se fassent soigner au mieux, et l'on n'a pas besoin pour cela, d'offrir de cadeaux". 

Une ex-députée RN vent debout

Quant aux réactions politiques, il n’en fallait pas plus pour alerter l’ex-députée européenne RN antivax Virginie Joron. La candidate aux législatives de la 2e circonscription du Bas-Rhin a dénoncé ce concours vaccinal sur X, ex-réseau Twitter. Un post repris par une large partie de la sphère antivax française ces dernières 48 heures.

 "Inapproprié"

Alors la démarche de l’hôpital de Fismes était-elle contre-productive, mobilisant la communauté antivax de façon disproportionnée ? Dans un communiqué, l’établissement a tenu à clarifier son intention : “Face à une baisse significative du taux de couverture vaccinale au niveau national tout comme au sein de l'établissement, peut-on lire au sein du document, le Centre Hospitalier de Fismes a décidé de se mobiliser pour sensibiliser aux enjeux de la vaccination afin de protéger les patients les plus vulnérables”.

Une équipe composée de praticiens, de cadres de santé et d’infirmiers a donc été composée pour "élaborer une communication originale” sur le sujet. Et l’établissement d’ajouter : “L’objectif était de mobiliser le plus grand nombre autour d’un sujet essentiel, en mettant en avant l’importance de la vaccination”.  

Le CH de Fismes tient à souligner que cette initiative s’inscrivait dans une démarche respectueuse de l’importance de la vaccination.  

Communiqué du centre hospitalier de Fismes

Malgré tout, l’établissement, s’il plaide la bonne volonté pour remettre les patients les plus fragiles sur le chemin de leur propre protection, admet aussi “que cette approche a pu surprendre et qu’elle est inappropriée”. Il suspend donc le concours tout en précisant que la campagne vaccinale continue.  

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