Une étude du CHU de Grenoble visant à améliorer la nutrition des malades du cancer reçoit un prix européen

Menée au CHU Grenoble-Alpes, une étude visant à mieux comprendre la dénutrition qui touche les malades du cancer vient de recevoir un prix européen. Des travaux porteurs d'espoir pour de nombreux patients.

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Comment combattre la dénutrition qui touche de nombreux malades du cancer ? Cette problématique mal connue entraîne la mort de 20 à 30% des patients. Hospitalisé au CHU Grenoble-Alpes, Victor-Manuel Da Silva a déjà perdu 15 kg.

"Depuis ce matin, je me sens quand même un peu mieux, note le patient à qui l'on vient de retirer sa poche de nutrition artificielle. Je me sens un peu plus vigoureux, maintenant j'attends de voir la suite en espérant que ça va continuer."

Lipides, glucose et protéines. Les poches de nutrition artificielle contiennent toujours ce même cocktail permettant de nourrir les patients. Pour améliorer leur nutrition, une équipe du CHU de Grenoble s'est lancée il y a cinq ans dans un projet de recherche : l'étude Nutr'Avenir.

"On s'est dit que le patient, en fonction de sa pathologie, aurait des besoins différents de la population générale. La recherche vise à comprendre ces besoins pour y répondre tant que faire se peut. On espère que ce sera une nouvelle étape vers la nutrition personnalisée", explique le médecin responsable de l'unité nutrition artificielle au CHU de Grenoble, le professeur Eric Fontaine.

 

Mieux comprendre la dénutrition

La nutrition artificielle personnalisée, ce n'est pas encore pour les humains. L'étude grenobloise est menée sur des rongeurs dans un laboratoire de l'université Grenoble-Alpes. Des tests pour mieux comprendre comment le cancer endommage les cellules et conduit à la dénutrition. Ce travail vient d'obtenir le second prix de l'Institut européen d'innovation et de technologie (EIT) avec, à la clé, une dotation de 20 000 euros. Et ce n'est qu'un début.

"A l'heure actuelle, on ne connaît pas comment la pathologie va influencer les modifications des besoins nutritionnels, résume Christophe Moinard, professeur de nutrition artificielle à l'université Grenoble-Alpes, initiateur de l'étude Nutr'avenir. Donc on a besoin de comprendre, au niveau cellulaire, les modifications qui existent pour mieux comprendre comment les nutriments vont être utilisés différemment pour ensuite pouvoir remonter et faire des propositions de stratégie nutritionnelle pour ces patients."

Ces recherches ont pour but final une nutrition artificielle qui va nourrir les malades, sans nourrir la tumeur. Des travaux porteurs d'espoir pour les personnes malades du cancer.  

 

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