Expédition 5300 au Pérou : les chercheurs de Grenoble révèlent les secrets du peuple de La Rinconada

Cette expédition essentiellement composée de chercheurs grenoblois a duré plus de 2 mois au Pérou, notamment dans la ville de La Rinconada, la plus haute du monde (5300 mètres d'altitude). Leurs analyses sur les particularités physiologiques de la population sont terminées.   

L'expédition et ses chercheurs sont rentrés le 5 mars du Pérou, mais il a fallu attendre fin décembre pour obtenir les résultats définitifs de leurs analyses. 

Ce mercredi 8 janvier à 20 heures une soirée est organisée au Musée de Grenoble, avec la projection du documentaire consacrée à cette aventure, suivie d'un débat avec l'équipe.  

En mars dernier ces chercheurs grenoblois ont plié bagages, non sans regrets, après avoir passé plus de deux mois au Pérou. Dans la ville la plus haute du monde, La Rinconada à 5300 mètres d'altitude, ils ont observé les particularités physiologiques de la population. 
 


Ce travail va permettre de grandes avancées dans l'étude de l'altitude mais aussi de l'hypoxie, c'est-à-dire les effets de la diminution du taux d'oxygène dans le sang. 
 
Au cœur de la Cordillère des Andes, ces chercheurs ont réalisé une première mondiale. Jamais jusqu'alors on n'avait mesuré de cette façon les effets du manque d'oxygène sur le corps humain. Mal des montagnes, maux de crâne, sommeil perturbé, ils ont eux-même vécu une expérience difficile, à la limite du supportable.
 
Au pays des Incas, l'expédition s'est posée dans une ville unique au monde, La Rinconada. Les chercheurs ont réussi à y installer un laboratoire éphémère. 
 
Les scientifiques grenoblois étudient le sang des habitants de la ville la plus haute du monde.

Le but, faire avancer la science bien sûr, mais aussi apporter une aide médicale à cette ville de 50 000 habitants. A ce niveau d'altitude, les corps sont soumis à un taux d'oxygène insuffisant ce qui entraîne des problèmes de santé. Particulièrement chez les travailleurs des mines de La Rinconoda qui souffrent du mal chronique des montagnes, également appelé maladie des Andes. Elle se caractérise généralement par une teneur anormalement élevée de globules rouges.

Le sang de ces mineurs a un aspect visqueux avec un taux de globule rouge qui atteint 85%.  À titre de comparaison, le taux moyen de globule rouge chez l'homme est de 40 à 52%, et de 37 à 46% chez la femme. Conséquences : pathologies neurologiques et coeur qui s'épuise. D'autant plus que ces personnes fournissent des efforts constants. 

Pour soigner leurs maux, les chercheurs ont trouvé des traitements efficaces et surtout accessible. 

Au cours de leur expédition, ils témoignent aussi des relations profondes qu'ils ont réussi à tisser avec ses habitants. 

En duplex du Pérou, le chercheur physiologiste de l'Inserm Samuel Vergès, a répondu aux questions de Pauline Alleau.
 
Le chercheur physiologiste de l'Inserm Samuel Vergès répond aux questions de Pauline Alleau.
   

Principales conclusions :


Voici leurs principales conclusions sur les habitants de La Rinconada :

- Ils présentent des quantités de globule rouge et d'hémoglobine exceptionnellement élevées, jamais mesurées chez l'homme

- Une viscosité du sang très élevée mais bien tolérée

- Des vaisseaux sanguins extrémement dilatés

- Un coeur très dilaté combiné à une charge de travail élevée

- Des pressions artérielles pulmonaires élevées jamais mesurées, en particulier pendant l'effort

- Un état d'inflammation et de stress oxydant permanent 
 
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