Les deux hommes placés en garde à vue mardi pour le viol aggravé d'une quadragénaire à Voiron ont été mis en examen, annonce le parquet de Grenoble ce jeudi. La victime est toujours hospitalisée à Lyon. Elle souffre de graves brûlures.
Deux hommes de 18 et 20 ans ont été mis en examen pour le viol, aggravé par des actes de torture ou de barbarie, d'une femme retrouvée gravement brûlée cette semaine à Voiron (Isère), a annoncé le parquet de Grenoble jeudi 2 décembre.
La victime de 43 ans, hospitalisée à Lyon, "devra bénéficier de soins sur une très longue durée", a ajouté le procureur adjoint Boris Duffau, précisant que "son ITT initiale devra certainement être réévaluée à la hausse".
Les faits se sont déroulés dans la nuit de mardi à mercredi chez cette femme qui avait elle-même prévenu les secours. Selon les premiers éléments de l'enquête, elle avait rencontré les deux mis en cause lors du premier confinement, fréquentant la même supérette où ils achetaient de l'alcool. Ils ont ensuite passé plusieurs soirées chez elle, "sans que celle-ci ne soit vraiment en mesure de s'y opposer compte tenu de son état de vulnérabilité, liée à une pathologie psychiatrique".
La victime a expliqué avoir passé la soirée de mardi avec les deux mis en cause, qu'ils s'étaient alcoolisés et avaient abusé sexuellement d'elle. Ils l'ont ensuite aspergée de gel hydroalcoolique, tandis qu'elle sortait de sa douche et était nue. Jouant avec un briquet, ils avaient alors enflammé le liquide, relate le parquet.
Détention provisoire
En garde à vue, le mis en cause de 18 ans "a soutenu qu'il n'avait fait que dormir chez la victime et qu'en se réveillant, il avait constaté que celle-ci était en flammes", poursuit le procureur adjoint. Le jeune homme dit l'avoir "calmée" avant de quitter les lieux "seul".
Mais l'exploitation des vidéosurveillances "permet de penser qu'il est parti avec le second protagoniste", relève le parquet en ajoutant que le téléphone portable de la victime a été retrouvé chez lui.
L'homme de 20 ans a reconnu "a minima avoir 'joué'" en s'aspergeant avec du gel hydroalcoolique et utilisé un briquet, sans pour autant vouloir porter préjudice à la victime, poursuit le magistrat. La suite de l'enquête doit déterminer le rôle de chacun.
Les deux hommes ont été placés en détention provisoire. Ils étaient déjà connus de la justice pour des faits de dégradations et d'extorsion pour l'un, pour rébellion et outrage pour l'autre.