Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a appelé ce lundi à "des mesures fortes" pour lutter contre les trafics de drogues et d'armes, après une succession de fusillades dans la métropole de Grenoble. Au moins 20 épisodes de violence par arme à feu y ont été recensés depuis le début de l'année.
Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, souhaite prendre "à bras-le-corps" la question de la sécurité et du trafic de stupéfiants après une succession de drames, notamment à Grenoble, a-t-il affirmé lundi 16 septembre sur France Inter.
"Les trafics, du trafic d'armes, des narcotrafiquants, c'est un véritable fléau et il faut prendre ça à bras-le-corps et y mettre des mesures fortes", a-t-il estimé. "Ça devrait transcender toutes les forces politiques", a-t-il ajouté, promettant d'en "parler" à Michel Barnier, le nouveau Premier ministre qu'il doit rencontrer mardi. "Il faut investir dans des moyens pour garantir la tranquillité publique", a-t-il avancé, évoquant "la purge qui a lieu dans la protection judiciaire de la jeunesse, 500 emplois menacés".
"Les commissariats sont déshabillés"
Il a donc demandé la création d'"un parquet national dédié à la lutte contre les narcotrafiquants", des "moyens suffisants en matière de police, de proximité, d'enquête, d'écoute, de brigade financière pour lutter contre le blanchiment d'argent" et "la reprise du contrôle de nos frontières pour mieux contrôler" les entrées de drogue.
Trafic de drogue : "Tant qu'on n'aura pas mis les moyens suffisants de police de proximité, d'enquête, d'écoutes, qu'on ne les tapera pas au porte-monnaie, ils seront toujours là", estime @Fabien_Roussel. #le710inter pic.twitter.com/5C94mAMMlR
— France Inter (@franceinter) September 16, 2024
Il existe des "points de deal qui concentrent les trafics, les trafiquants et qui créent énormément de violence, les balles perdues, les blessés, etc.", a décrit Fabien Roussel qui a rencontré récemment les édiles communistes de Vénissieux et Échirolles. "Ils ont investi dans une police municipale armée, (...) dans la vidéosurveillance", mais "pour autant, les commissariats sont déshabillés, les moyens en police judiciaire sont faibles".
Succession de drames à Grenoble
Lilian Dejean, père de famille âgé de 49 ans, est mort le 8 septembre à Grenoble, atteint d'une balle au thorax, alors qu'il tentait d'empêcher la fuite d'un homme ayant causé un accident de la circulation, au volant d'une puissante voiture de location immatriculée en Pologne.
Le drame est intervenu dans un contexte de tensions dans la métropole alpine. Depuis le début de l'année, au moins 20 épisodes de violence par arme à feu ont été recensés sur le territoire et les autorités n'hésitent plus à parler de "guerre des gangs".
Dans la nuit de samedi à dimanche, une nouvelle fussillade à la kalachnikov a fait deux blessés à Fontaine, commune limitrophe de Grenoble. L'un des blessés, un "consommateur de cannabis italien" de 31 ans, est mort à l'hôpital après avoir été blessé par balle à la tête.