Les salariés de GE Hydro/Alstom à Grenoble ont voté ce vendredi 6 octobre 2017 en fin de journée la poursuite du blocage de leur usine. Ils réclament toujours à la direction des propositions "décentes".
Les salariés grévistes de GE Hydro/Alstom ont décidé ce vendredi 6 octobre 2017, en fin de journée, de poursuivre durant le week-end leur blocage du site de l'entreprise à Grenoble, où sont menacés 345 des 800 postes dans le cadre d'un plan social, a-t-on appris de source syndicale.
La décision a été prise à l'issue d'un vote à bulletin secret auquel ont participé quelque 200 grévistes, selon Thibault Cholat (CFDT), un représentant de l'intersyndicale. Cette dernière entend mettre la pression sur la direction qui doit recevoir des clients mardi sur le site.
D'ici lundi et une nouvelle assemblée générale, l'intersyndicale a invité "chaudement" la direction à revenir à la table des négociations avec des propositions "décentes", alors que cette dernière avait proposé, plus tôt vendredi, des améliorations à son plan social.
Une réunion de "concertation" s'était tenue dans la matinée en préfecture, terrain neutre, à l'initiative de la direction, qui avait refusé de siéger au comité central d'entreprise (CCE) la veille tant que le site était bloqué par des grévistes.
"De nouvelles propositions de mesures d'accompagnement pour nos salariés ont été présentées. Nous sommes satisfaits de cette reprise du dialogue", avait communiqué la direction à l'issue de cette réunion, précisant cependant avoir lancé une procédure en référé auprès du tribunal de Grenoble pour amener un retour à la normale.
"La poursuite des négociations ne pourra avoir lieu que si le site est débloqué, permettant ainsi aux personnes qui le souhaitent de reprendre le travail dans des conditions de sécurité normales", avait-elle ajouté.
De son côté, l'intersyndicale (CFE-CGC, CFDT, CGT) avait relevé "trois malheureux points" revus à la hausse : la durée de la période de départs
volontaires (de 60 à 90 jours) avec un système de primes dégressives; l'allongement des congés de reclassement (de 10 à 12 mois, et de 12 à 14 mois pour les séniors) et enfin le relèvement de 10 points, à 75%, de la rémunération durant le reclassement.
"Ce n'est vraiment pas grand-chose mais ils viennent d'allumer la lumière !", avait alors réagi M. Cholat.
L'intersyndicale avait dénoncé depuis le lancement du plan de sauvegarde de l'emploi, le 19 juillet dernier, les conditions a minima proposées par GE Hydro, réclamant "une base décente de négociation au regard des profits" de l'entreprise.
D'autant qu'elle a provisionné "70 millions d'euros" pour ce plan social, "soit 260.000 euros par personne si l'on considère les 345 postes que la direction veut supprimer", selon M. Cholat. "Là, ils nous proposent 10 fois moins que ce qu'ils pourraient payer."