Au dernier jour, vendredi, du procès d'un professeur de violon pour le viol d'un élève, le parquet a requis 12 ans de prison à son encontre. C'est le troisième procès dans cette affaire qui remonte à 2007.
"On ne peut pas effacer ce qui s'est passé, mais votre verdict peut l'aider à se reconstruire." C'est par ces mots que l'avocate de la victime, Me Sylvia Rizzi, s'est exprimée au cours de sa plaidoirie. Au dernier jour du procès de Philippe C., professeur de violon jugé devant les assises de l'Isère pour le viol d'un élève, l'avocate a rappelé à quel point son client est toujours traumatisé et en proie à des angoisses incontrôlables, plusieurs années après les faits.
Le prévenu comparaît pour la troisième fois dans cette affaire qui remonte à 2007. Il avait été condamné à 11 ans de réclusion criminelle en première instance puis à 12 ans de prison lors de son procès en appel devant les assises de la Drôme. Philippe C. a finalement formé un pourvoi en cassation, la dernière voie de recours possible.
La question de l'emprise
Depuis mercredi, la nature de la relation entre le professeur et son élève ont été au cœur des débats. La cour a entendu, dans la matinée de ce vendredi 25 novembre, les réquisitions présentées par l'avocat général. Le magistrat a d'abord rappelé la gravité des faits, des agressions sexuelles et des viols qui auraient été commis par une personne ayant autorité sur la victime.
L'avocat général a également souligné que le professeur de violon avait déjà été condamné, en 2008, à 12 mois de prison avec sursis pour des attouchements sexuels sur deux autres élèves. Enfin, il a insisté sur cette notion d'emprise qui a été au cœur du procès. Il a expliqué à quel point il pouvait être difficile pour un adolescent de 15 ans de réagir face à un professeur lorsqu'il se fait agresser.
Le parquet a requis 12 ans de réclusion criminelle à l'encontre du professeur de violon. La cour s'est retirée vendredi après-midi pour délibérer. Le verdict est attendu dans la soirée.