Par un jeu habile de démissions et de remplacements, l'ancien maire Alain Carignon, condamné par la justice, va faire son grand retour au conseil municipal de Grenoble. Histoire de se confronter à son successeur écologiste Eric Piolle. A Grenoble, la campagne des municipales s'annonce redoutable.
Avant même de se présenter devant les électeurs en mars 2020 pour tenter de reconquérir le fauteuil de maire qui fut le sien entre 1983 et 1995, Alain Carignon va retrouver un siège au conseil municipal. Et donc un mandat. Et ce, dès le lundi 16 décembre. Un joli coup politique permis par un subtil jeu de démissions au sein de la droite grenobloise.
Petit retour en arrière : en 2014, lors des dernière Municipales, Alain Carignon figure en 9e position sur la liste UMP. Trop loin pour être élu, alors que cette année-là la droite réalise son plus mauvais score à l’échelle locale. Las, l’ancien maire prend aujourd’hui sa revanche, bien aidé par ses nouveaux soutiens.
Car parmi les sept conseillers municipaux de droite élus alors, l’une d’elle démissionne aujourd’hui : Nathalie Béranger qui, normalement, aurait donc dû être remplacée par la huitième personne sur la liste, Brigitte Boer. Laquelle a, dans la foulée, annoncé qu’elle démissionnait également. Résultat : la place est libre pour Alain Carignon.
"Je démissionne pour lui permettre de s'exprimer"
Nathalie Béranger et Brigitte Boer en profitent d’ailleurs pour annoncer leur soutien à l’ancien maire en vue des Municipales de mars 2020. "Je souhaite qu’Alain Carignon vienne expliquer nos solutions dès le 16 décembre et le prochain conseil municipal. Je démissionne avant la fin du mandat pour lui permettre de s’exprimer", déclare la première à nos confrères du Dauphiné Libéré.
Alain Carignon fera donc son retour à la mairie dès le prochain conseil municipal, le 16 décembre. Une tribune en or pour celui qui rêve de reconquérir l’Hôtel de Ville. Ce jour-là, les élus se pencheront sur le budget 2020. Les débats s’annoncent particulièrement houleux entre l’ancien et l’actuel maire, Eric Piolle. Mais aussi au sein de la droite locale car, en 2014, la liste était emmenée par Matthieu Chamussy qui n’a jamais caché son inimitié pour Alain Carignon. La campagne grenobloise est donc, cette fois, bien lancée. Elle s’annonce plus mouvementée, plus disputée que jamais.