A Grenoble, La Bouture risque d'abandonner sa lutte contre le décrochage scolaire

L'association grenobloise La Bouture risque d'abandonner sa lutte contre le décrochage scolaire, faute de moyens. Cette semaine, elle doit licencier ses 3 salariés. Ce qui va réduire drastiquement ses actions. C'est pourtant l'une des associations pionnières et référentes dans ce domaine en France. 

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La Bouture, créée à Grenoble dès 1996, lançait l'alerte à l'époque sur l'ampleur et l'importance sociale du décrochage scolaire. La Bouture portait ainsi le projet de création du CLEPT, le "Collège Lycée Elitaire Pour Tous" qui re-scolarise des décrocheurs depuis 1999 à La Villeneuve de Grenoble. Avec succès.

Mais aujourd'hui, après 25 ans d'action, La Bouture vient de décider, "pour raison économique et pour sauver l'association, de se séparer de ses 3 salariés, afin de pouvoir éviter une liquidation judiciaire."

La Bouture déclare se trouver devant une "impasse financière" :
"la pluri-annualité des aides que nous sollicitons n’est pas au rendez-vous (...) une aussi petite association s’éreinte auprès de chaque financeur (nous en comptons une bonne dizaine), y compris les fondations, à éclater en une multitude de mini-projets, chacun soumis à multifinancements, ce qui relève de la cohérence globale de son engagement. "



Un problème financier et politique 


"La Région Auvergne-Rhône-Alpes qui a en charge de coordonner les plateformes de suivi des jeunes en rupture d’école, développe une stratégie de « circuit court vers l’emploi » : insérer dans l’entreprise, pour seulement ensuite les former, lorsqu’ils y auront appris à vivre !" dénonce l'association dans son long dossier de presse qui sonne comme un cri d'alarme.

 

"Face au grand nombre des jeunes en rupture avec l’école et sans activité ; c’est également tous horizons politiques et institutionnels confondus, qu’est privilégié comme solution le circuit court vers l’emploi ; à tel point que parmi les acteurs qui les accompagnent, nous nous trouvons bien seuls à introduire parmi «les possibles» et en en balisant le chemin un retour en scolarité donnant accès au baccalauréat."

La Bouture, l'une des multiples associations françaises qui remplissent une mission de service public sans en avoir forcément les moyens, interpelle les pouvoirs publics et financeurs :

"S’il vous plait, ne transformez pas l’action associative, qui procède d’un engagement citoyen et du fait même tout autant politique, en une addition de micro-projets toujours à reconsidérer, nous assimilant à des prestataires rôdés à la mise en concurrence par le jeu des consultations.
Ceci s’assimile à une « vente à la découpe » de ce qui procède de la cohérence globale de notre projet associatif !"

 
Intervenante : Caroline Bernard, salariée La Bouture Equipe : I. Guyader, J. Guéant


1289 appels téléphoniques reçus en 2017


La Bouture assure le suivi des jeunes décrocheurs, les informe, les oriente, les soutient dans un parcours souvent chaotique. Les réconcilier avec l'école n'est pas une mince affaire !

En 2017, l'association a reçu 1289 appels. 966 en provenance de jeunes et leurs familles, 323 de la part de professionnels. 389 appels venaient d'en-dehors de l'Isère. Et 98 hors de la région AURA. 

La Bouture a mené en 2017 des actions de formation pour 186 personnes, organisé 99 conférences, accompagné des projets territoriaux pour 204 personnes. 


La Bouture en veille jusqu'en janvier 2019

 

Dans un document complémentaire, l'association liste ses difficultés. Parmi lesquelles : la subvention de l'Education Nationale divisée par trois et pas renouvelée, le dossier pour la Région AURA à réécrire en urgence, la perte de 6 000 euros sur des financements Métropole de Grenoble sans convention... 

La Bouture affirme ne souhaiter fustiger personne parmi ses financeurs. Il s'agirait d'une "convergence dans l’espace-temps (décalages de décisions et baisses des fonds attendus) qui transforme une zone de risque en catastrophe".

L'association rappelle pour finir que ses locaux, mis à disposition par la Ville de Grenoble, sont essentiels pour permettre la survie de l’association et un point de contact efficace pour les jeunes et les parents et les éducateurs.

 


 
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