Pour les élèves de primaire et maternelle scolarisés à Grenoble, les menus standards sont désormais végétariens. Un repas qui n’est pas imposé, deux autres options sont proposées : avec de la viande et du poisson ou seulement du poisson.
Au menu ce lundi dans les cantines scolaires de Grenoble, un menu 100 % végétarien : "C’est du chili con carne, mais sans la viande", nous dit Noé. "Il y a du maïs, des haricots rouges et des poivrons", ajoute Emy, sa camarade.
Car depuis cette rentrée scolaire, le menu standard est vert, c’est-à-dire végétarien. Un menu qui n’est pas imposé, deux autres options sont proposées : le menu rouge avec de la viande ou du poisson, et le menu bleu avec seulement du poisson.
Raisons écologiques
Les parents doivent choisir parmi ces trois menus mais peuvent en changer jusqu'à 72 heures avant que le repas soit servi. S’ils ne choisissent pas, le menu proposé à leur enfant sera le vert par défaut : "On veut inverser la logique, inverser les normes. Avant, le menu standard, c’était avec de la viande, du poisson et on pouvait demander des menus sans porc ou sans viande. Maintenant, on retourne la logique," explique Eric Piolle, maire EELV de Grenoble.
Ce changement, voté par la municipalité en juin dernier, est motivé principalement par des raisons écologiques : "Les trois raisons, explique l'édile, c'est en premier lieu réduire les gaz à effet de serre, puis améliorer les questions de la santé des élèves, manger des repas équilibrés et végétariens. Et enfin, il y a la question de la condition animale que nous prenons également en compte."
"Le climat nous oblige aussi : 40 °C début juin, des catastrophes naturelles à la chaîne, les cours d'eau à sec. A l'échelle nationale, l'alimentation constitue 20 % de l'empreinte carbone des Français. Un repas avec du bœuf produit 6,3 kg de CO2…", déclare Salima Djidel, conseillère municipale déléguée à la restauration municipale.
Boulgour, quinoa et tofu dans les assiettes
À la cuisine centrale de Grenoble, où sont préparés les repas pour les élèves, il a fallu s’adapter pour pouvoir proposer ces différents menus. En introduisant tout d’abord des aliments comme le tofu, le boulgour ou encore le quinoa, difficiles à faire manger aux enfants.
"Pour s’adapter, c’est un processus qui remonte à quelques années. On a formé les cuisiniers à une cuisine plus végétale pour qu’ils puissent mettre leur touche et ainsi proposer des bons repas. En parallèle, on a adapté notre matériel dans les limites de la faisabilité de notre cuisine," confie Feriel Navarro, la cheffe du service alimentation et restauration de la ville de Grenoble.
Aujourd’hui à Grenoble, sur les 9 000 élèves inscrits à la cantine, seulement 7 % ont opté pour le menu végétarien. "C’est plus de 3 fois la moyenne nationale", assure Eric Piolle sur Twitter, affirmant qu'"en aucun cas il y a eu volonté d’imposer un menu".
Et pour la cheffe de cuisine, il n’en faudrait pas plus : "Si on devait passer à 100 % d’enfants inscrits au menu vert la semaine prochaine, on ne pourrait pas le faire. On a quand même une limite technique parce qu’on a une cuisine conçue sur des menus dits anciennement classique et n’introduisant pas la cuisson des légumineuses, des céréales, donc on doit faire évoluer notre matériel."
Pour l’instant, la mairie affirme que les prix des repas n’ont pas augmenté. Ils sont toujours calculés en fonction du quotient familial et varient de 80 centimes à 8 euros par enfant.