Grenoble accueillait en début de semaine la deuxième édition des assises nationales de la qualité de l'air. Les collectivités invitées ont pu échanger sur les mesures mises en place en la matière. Dans ce domaine, la capitale des Alpes tire son épingle du jeu, même si des progrès peuvent et doivent toujours être faits.
À l'occasion des assises nationales de la qualité de l'air, 160 collectivités venues de toute la France se sont réunies à Grenoble (Isère), les 15 et 16 octobre, pour partager leur expérience. "On voit bien que selon les collectivités, on n'est pas au même niveau d'avancement. Ce n'est pas une critique. Après nos échanges, les collègues de Marseille ou de Nantes repartent avec des billes pour avancer sur leur territoire", note Cécile Cenatiempo, présidente de l'Alliance des collectivités pour la qualité de l'air.
Grenoble est une "très bonne élève"
Et des billes, la métropole grenobloise en a. Avec, par exemple, la mise en place d'une zone à faibles émissions depuis juillet 2022. Une politique pertinente, car les transports constituent l'une des sources majeures de pollution de l'air, juste derrière le chauffage au bois.
"Grenoble est très bonne élève en matière de qualité de l’air, poursuit Cécile Cenatiempo. Les deux polluants ont diminué de 50 % en quinze ans. C’est fortement lié au changement de comportement des habitants et des habitantes de l’agglomération, mais aussi grâce aux politiques publiques qui ont été mises en place. On est une métropole qui est souvent prise en exemple par d’autres métropoles."
Dans le détail, entre 2011 et 2024, le niveau de particules fines par mètres cubes d'air dans la métropole est ainsi passé de 28 à 15 microgrammes.
Onze sources d'émission de particules
"La qualité de l’air s’améliore depuis une dizaine d’années, avec notamment une baisse constante des particules fines, indique Gaëlle Uzu, directrice de recherche à l'institut de recherche pour le développement (IRD) et à l’université Grenoble Alpes (UGA). L’ensemble des polluants baisse sur Grenoble, à l’exception de l’ozone, qui est un gaz oxydant, émis l’été, qui est largement dû au réchauffement climatique, et sur lequel on a peu de moyens d’agir aujourd’hui."
À Grenoble, les équipes de l'IRD-UGA ont pu identifier onze sources majeures d'émission de particules fines. Par ordre d'importance : "la combustion de biomasse, le transport régional des masses d’air, le trafic véhiculaire, les émissions de la végétation dans l’air, le salage routier en hiver, l'industrie..."
En matière de pollution de l'air, les politiques doivent être menées de concert pour gagner en efficacité. La réglementation européenne va d'ailleurs forcer les collectivités à s'améliorer avec de nouvelles normes plus strictes à respecter d'ici à 2030.
"La baisse du niveau de pollution de l'air à Grenoble est assez importante, et suit une tendance sur l'ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes, note Gladys Mary, correspondante territoriale à Atmo AuRA. Mais les concentrations restent au-dessus des seuils recommandés par l’OMS."
Selon les chiffres de Santé publique France, chaque année 135 décès sont attribués au dioxyde d'azote, et 293 aux particules fines, dans le seul périmètre de la métropole. "La présence de particules fines dans l'air a des effets rapides et à plus ou moins long terme sur notre santé : développement d'asthme, de bronchiolite, effets sur le système cardio-vasculaire, baisse de la fertilité, risques de cancer...", conclut Gladys Mary de l'Atmo AuRA.