Plus d'une dizaine de crèches municipales étaient fermées ce jeudi à Grenoble en raison d'un mouvement de grève dans le milieu de la petite enfance. Les professionnels dénoncent un récent arrêté autorisant le recrutement de personnel non diplômé.
Le monde de la petite enfance en grève pour dénoncer le manque de personnel qualifié. Près de 300 personnels des crèches, animateurs périscolaires et Atsem se sont réunis dans les rues de Grenoble jeudi 6 octobre. Ils dénoncent un récent arrêté qui autorise le recrutement de personnes non diplômées.
"Nous, sur le terrain, on n'a pas forcément les moyens de bien former ces personnes pour qu'elles accueillent les enfants avec toutes les connaissances nécessaires. Ca peut être une solution, mais pas sur le long-terme. S'il y a des diplômes dans la petite enfance, ce n'est pas pour rien", dénonce Emeline Hinaut, éducatrice de jeunes enfants.
Le texte autorise les crèches à recruter jusqu'à 15 % du personnel sans diplôme ni expérience dans le domaine de la puériculture. Une mesure qui vise à pallier la pénurie chronique de personnel, près de 9 000 postes étant vacants au niveau national. Les professionnels du secteur, défendant leur qualification, étaient appelés à la grève.
La moitié des établissements manquent de personnel
A Grenoble, 16 crèches municipales étaient fermées ce jeudi et 11 autres ont réduit leur amplitude horaire. Des rassemblements et manifestations ont été organisés dans une soixantaine de villes en France à l'appel du collectif "Pas de bébés à la consigne".
"Ce qu'on voudrait, c'est une restructuration des métiers de la petite enfance en augmentant les places en organisme de formation, en revalorisant le salaire des professionnels et en améliorant les conditions de travail. Non pas en mettant en place une mesure pansement", plaide Isabelle, éducatrice de jeunes enfants dans une crèche municipale, venue manifester "en soutien à la profession".
Dans le cortège, une majorité de personnels de la petite enfance, mais aussi des parents, inquiets de la dégradation de l'accueil en crèche. "Il faut des compétences, de l'attention, dédier un temps considérable à chaque enfant", juge une mère de famille.
"La ville de Grenoble souhaite maintenir un niveau d'encadrement supérieur à la réglementation par des professionnels diplômés et qualifiés", a expliqué dans un communiqué Sylvie Fougères-Sow, conseillère municipale déléguée à la petite enfance. En France, près de la moitié des établissements déclarent manquer de personnel, selon une enquête réalisée par la Caisse nationale d'allocations familiales et publiée en juillet.