C'était la 2ème marche organisée suite au meurtre d'Olivier Mambakasa, ce quadragénaire d'origine congolaise tué d'un coup de couteau le 17 août au Village Olympique. Plus de 300 personnes étaient présentes.Quelques incidents ont éclaté sur le chemin de la Préfecture où une délégation a été reçue.
Les organisateurs de cette Marche furent très clairs :" il ne s'agit pas d'une manifestation d'une communauté contre une autre, mais d'une Marche contre la violence gratuite, contre le racisme au sens large, qui peut toucher n'importe qui, quelle que soit sa religion ou sa couleur".
Une Marche pour Olivier bien sûr, mais aussi pour Redouane, dont la famille était présente, tous deux tués, à coups de couteaux, ces dernières semaines près de Grenoble.
D'ailleurs, à la tribune improvisée sur le parvis de la gare, c'est un imam, inivité par les organisateurs, qui a pris la parole pour dénoncer "des atrocités qui transgressent les valeurs de la France"
Malgré ces paroles de sagesse, et les appels au calme de la famille (restée discrète), certains manifestants en fin de rassemblement réclamaient non seulement justice, mais vengeance.
Plusieurs dizaines de jeunes gens voulaient aller manifester à La Villeneuve aux cris de "Arlequins!". Finalement, les organisateurs sont parvenus à les encadrer jusqu'à la place de Verdun.
L'ambience s'est particulièrement tendue. Les forces de l'ordre ont recouru aux gaz lacrymogènes pour contenir les manifestants sur la place. Une délégation a été reçue à la Préfecture de l'Isère.
Elle a demandé l'aide des pouvoirs publics pour permettre à la famille d'Olivier, financièrement démunie, d'organiser des obsèques dignes de ce nom. Elle a aussi réclamé plus de sécurité dans l'agglomération grenobloise.
Reportage Jean-Christophe Pain, Yves-Marie Glo & Pierre Maillard
Intervenants : Abdenacer Zitouni, Imam Centre Culturel Musulman de Grenoble, Aristote Bolangi, Association de la communauté congolaise de Grenoble.
A l'issue de la manifestation, des dégradations de mobilier urbain sont à déplorer. Une manifestante a été blessée et prise en charge par les sapeurs-pompiers.
Dans un communiqué, la ville de Grenoble a condamné ces violences a appelle à l'apaisement. Eric Piolle a annoncé "qu'à la demande de la famille, la Ville participerait à la prise de charge des obsèques de M. Mambakasa"