A l'appel du Front uni des immigrations et des quartiers populaires de Grenoble, une manifestation "contre l'impunité policière" se tenait ce mardi 9 juin en début de soirée devant le Palais de justice de Grenoble, en même temps que l'inhumation de George Floyd aux Etats-Unis.
Outre-Atlantique, les Etats-Unis devaient inhumer George Floyd, un homme noir mort des suites de violences policières à Minneapolis. Au même moment à Grenoble, une manifestation se tenait ce mardi 9 juin à 19 heures devant le Palais de justice. Le mot d'ordre : lutter "contre l'impunité policière".
Selon les journalistes de France 3 présents sur place, plusieurs centaines de personnes étaient réunies sous la pluie depuis 19 heures.
"Au moins dix personnes ont perdu la vie suite à des contrôles de police pendant la période du confinement et plusieurs autres ont été blessées", argumente le Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP) de Grenoble dans son invitation à manifester ce mardi soir. Un "bilan alarmant d’une institution étatique censée officiellement protéger les citoyens", poursuit le texte.
Car ici comme aux Etats-Unis, les manifestants se battent contre les "violences policières" et autres "bavures", que le FUIQP met en lien avec un "racisme d'Etat" dans un communiqué national daté du 15 mai :
Près de 700 jeunes des quartiers populaires ont ainsi perdu la vie depuis la fin de la décennie 70 au cours de scénarios qui se reproduisent à l’identique : contrôles au faciès qui dégénèrent, courses-poursuites se terminant par des tirs à bout portant, clefs d’étrangement débouchant sur la mort.
"Garantie d'impunité"
Le communiqué note également que les victimes sont "en majorité des jeunes hommes « noirs » ou « arabes » habitant les quartiers populaires urbains". Un constat qui serait imputable à une "institution policière gangrénée par le racisme, [...] garantie d’impunité par le pouvoir exécutif, encouragée par les choix de la « doctrine de maintien de l’ordre » officielle".
La manifestation de ce mardi répond également à l'appel de la famille de Wissam El-Yamni, un chauffeur routier ayant trouvé la mort après neuf jours de coma en 2012, coma faisant suite à une interpellation par la police. La famille, qui a déposé cet après-midi un recours devant la justice, estime que le jeune jomme a perdu la vie à cause de violences policières.
"Pour que la République prenne conscience"
Pour la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), qui soutient l'appel à manifester, "il n'y a pas de racisme d'Etat en France comme aux Etats-Unis", comme l'affirme le délégué régional et ancien président de la section grenobloise de la LDH Pierre Gaillard.
Il évoque cependant un "racisme qui existe à l'intérieur de la police, des personnes susceptibles d'être racistes, même s'il y a des fonctionnaires de toutes les couleurs à l'intérieur de la police". Pour lui, "il faut se mobiliser pour que la République prenne conscience que la population ne veut pas de ces situations", en l'occurence des violences racistes commises par des fonctionnaires de police.
Et de mettre en avant la devise de la France : Liberté, Egalité, Fraternité. Une fraternité "dont beaucoup de personnes aimeraient profiter", selon Pierre Gaillard.
La manifestation a débuté, sous la pluie, à 19h devant le Palais de Justice de Grenoble.
La semaine dernière, une première manifestation avait rassemblé entre 600 et 800 personnes au même endroit.